Ho
Kyun
Considéré comme l'auteur du premier roman écrit en
langue vernaculaire, Ho Kyun (1559-1618) est contemporain de Shakespeare et
Cervantès. L'histoire de Hong
Kiltong est un roman autobiographique très court mais
néanmoins très important dans l'histoire de la Corée.
Issu d'une famille de
hauts fonctionnaires lettrés, privé très jeune de son père, l'auteur dénonce
l'exclusion des enfants illégitimes dicté par un code en 1471. Il plaide ainsi
la supériorité de la valeur individuelle face à la naissance.
Ho Kyun est
aussi un acteur important dans l'avènement du catholicisme en Corée. Lors de ses
voyages à Pékin, il serait entré en contact avec les jésuites et aurait
introduit les premiers textes chrétiens en Corée.
Révolté contre le
pouvoir de l'époque, confucéen déçu, il est accusé de professer le bouddhisme.
Il sera finalement condamné à mort et exécuté à l'âge de 50 ans, en
1618.
Yi
Sang
On le surnomme le Rimbaud coréen bien que ses
textes puissent, par leur humour froid et leur sens de l'absurde, être
rapprochés de ceux de Beckett. Né en 1910, pendant l'occupation japonaise de la
Corée, architecte de formation, il démissionne tôt d'un poste dans
l'administration et s'exile à Tokyo. Tous les coréens connaissent Yi Sang, on le
lit même parfois sans le comprendre…
En inventant de nouvelles ressources
poétiques (absence d'espacements, utilisation de signes géométriques, chiffres
et diagrammes, idéogrammes conceptuels,…) il a bouleversé l'esthétique
traditionnelle de la poésie coréenne.
Grâce
à l'écriture, il a su saisir son double destin d'homme malade (la tuberculose
l'emportera à 27 ans) et d'intellectuel victime d'une dictature.
Hwang,
Sun-Won
Sur fond du bouleversement historiques
et sociaux dont il est le témoin, Hwang, Sun-Won brosse un portrait
singulièrement vivant et chaleureux de ses concitoyens, de préférence choisis
parmi les plus humbles paysans. Considéré comme le père fondateur de la
littérature coréenne moderne, ses œuvres figurent aujourd'hui dans les
programmes scolaires.
Yi
Munyol
Né en 1948, année de la partition de la Corée,
auteur à succès, il est considéré comme le chef de file de la littérature
coréenne contemporaine.
Auteur marqué par l'histoire récente de sa patrie –
la scission des deux Corée causera le départ de son père pour la Corée du Nord –
son œuvre est dominée par une réflexion sur la liberté, qu'elle soit politique
ou philosophique. Dans son roman Pour
l'Empereur, l'un de ses textes
les plus aboutis, il plaide pour la renaissance d'une culture écrasée par
l'occidentalisation de la Corée.
Lee
Seung-U
Ce jeune auteur (il est né en 1959) à vécu les
premières années de son existence à Séoul. Comme la plupart des jeunes de sa
génération il a été très fortement influence par la culture occidentale et ses
auteurs en particulier. On retrouve donc trace dans son œuvre de certaines de
ses lectures : Borgès, Gide, Kafka, etc.
Son roman, L'Envers de la vie, se
situe dans le milieu protestant coréen. Selon lui, l'émergence en Corée des
religions " occidentales " a généré une énergie refondatrice sous le régime de
dictature. Bien que n'ayant pas vécu la partition coréenne, il souffre également
de cette division et rêve de réunification.
Isabelle Bossard
Quelques liens :
- Un site d'amoureux du pays du matin calme : Koreanvillage.
- Le site de l'association France-Corée, un peu moche, mais érudit et complet.
- L'histoire complète du Hangul, premier alphabet coréen.
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