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Henri IV « le bon Roy »

Publié le 29/04/2010
Henri IV fut probablement le roi de France le plus populaire. Au-delà d'un destin hors du commun, ce dernier n'eût de cesse de restaurer la « nation France » et de rétablir la prospérité du pays. Si sa bonhommie et sa réputation de séducteur (qui lui valut le surnom de vert-galant) le firent apprécier du peuple, c'est surtout grâce à une véritable équipe de propagande qu'il obtint l'image d'un roi paré de perfection.
Le 1er Août 1589, Henri III, sans enfant, désigne Henri de Navarre comme seul héritier légitime. Pourtant cette succession est loin d'être reconnue de tous. La Ligue, association nobiliaire menée par Henri de Guise, s'y oppose farouchement. Ces derniers rassemblent les catholiques opposés à Henri de Navarre qui est lui-même protestant. Très populaires, les Ligueurs contrôlent une bonne partie de la France du Nord, faite ainsi de principautés indépendantes. Ils refusent de reconnaître le roi et briguent ainsi le contrôle final des territoires français.

Pour tenter d'apaiser les tensions, Henri IV se marie alors avec la catholique Marguerite de Valois. Pourtant, cela ne suffit pas à affaiblir le pouvoir de la ligue et de grandes villes telles que Paris ou Rouen lui ferment encore leurs portes. L'entourage d'Henri IV met alors en place un véritable système de propagande afin de rallier la population au nouveau roi.

« Ralliez vous à mon panache blanc ». Henri IV fait du blanc son emblème. Les villes sous son égide organisent des « fêtes des écharpes blanches », traduisant leur appartenance à la monarchie tandis que se multiplient partout dans le royaume des portraits du roi glorieux. En arborant le blanc chacun devient un portrait du roi.

« Paris vaut bien une messe ». L'adhésion du peuple ne cesse de croître, mais le roi réalise que son plus gros handicap demeure sa religion. Le 25 juillet 1593, il se convertit au catholicisme et entre ainsi dans Paris.

La France est alors fatiguée par plus de trente ans de guerre civile et il faut reconstruire le pays. Henri IV commence par apaiser les tensions religieuses grâce à l'édit de Nantes, le 30 Avril 1598, garantissant aux protestants la liberté de culte. Par ailleurs, il annule son mariage avec la reine Margot, et se remarie avec Marie de Médicis. Cette dernière, issue de la famille alors la plus riche du royaume, apporte une dot considérable, et permet d'assainir les finances du royaume. Il ne reste plus au roi qu'à relancer le commerce et donc l'économie.

« Labourage et pâturage sont les deux mamelles de la France ». Brillamment conseillé par Sully, Henri IV encourage l'agriculture et de grands travaux d'aménagement des chemins sont faits afin d'améliorer le transport des denrées. De plus l'activité du bâtiment augmente par ce biais ainsi que pour la construction de ponts et de nombreux châteaux. Enfin les essais « d'industries nouvelles » sont favorisés notamment dans la draperie, la dentelles ou encore la soierie. La France redevient alors prospère.

Malgré tout cela, et à cause de son passé de protestant et l'aide qu'il apporte encore à ces derniers, Henri IV dut affronter toute sa vie de nombreuses intrigues, complots de grands dignitaires ou encore tentatives d'attentats à cause de cette haine inexpiable. Le 14 mai 1610, alors qu'Henri IV prépare la guerre en alliance avec les protestants allemands de l'union évangélique contre les Habsbourg et l'Espagne, il est assassiné par un catholique fanatique, Ravaillac. Ce dernier affirmera avoir fait ça « pour Dieu » en espérant que le peuple approuve son geste. Le régicide va être très médiatisé et la réaction du peuple est à l'opposée des idées de Ravaillac. Les Français se soudent dans l'effroi d'une nouvelle guerre civile et s'allient dans l'avènement du nouveau roi Louis XIII.

Ce geste renforcera finalement la monarchie des Bourbons et laissera d'Henri IV l'image du souverain idéal, soucieux de son peuple et de son État.



Jean-François Bège était à la librairie le 21 avril dernier pour nous parler de son dernier ouvrage, Ravaillac, l'assassin d'Henri IV (Sud-Ouest). La totalité de la conférence, disponible en podcast sur notre site, apporte un éclairage supplémentaire sur cette page célèbre de l'Histoire de France.

L'auteur s'était également exprimé quelques instants avant la rencontre devant nos caméras :