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La littérature coréenne à l'honneur

Publié le 15/03/2016
Si la littérature coréenne d'aujourd'hui décrit le quotidien dans une langue pleine de dérision, il n'en a cependant pas toujours été ainsi. Petit rappel historique et bibliographie des auteurs présents au salon du Livre de Paris.
Des récits chamaniques aux préceptes bouddhiques transmis de maître à élève, la littérature coréenne trouve son origine dans la tradition orale. Le hangeul – l'alphabet officiel coréen – ne s'impose qu'à partir de 1894 lorsque les autorités suppriment l'utilisation de la langue chinoise pour les concours d'État. Comme les américains, les auteurs coréens écrivent surtout des nouvelles. Beaucoup sont publiées en feuilleton dans des revues, des journaux et des magazines. D'après les statistiques, la Corée serait le pays où on lit le plus ; on compte 98% d'alphabétisation.

Les premiers romans coréens

Bien qu'il soit écrit en chinois, on considère tout de même le livre de Kim Si-sup, Nouvelles histoires de la tortue d'or, comme le premier roman coréen car pour la première fois, un auteur ose faire apparaître des personnages coréens dans leur pays. Il date du XVème siècle. Le premier écrit en hangeul est Histoire de Hong Kiltong de Ho Kyun, dans lequel l'auteur règle ses comptes avec la politique de son temps en nous offrant un texte qui prend le contre-pied de l'idéologie néo-confucéenne par l'intermédiaire de la biographie fictive d'un aristocrate et d'une servante. Le songe des neuf nuages de Kim Man-Jung est également considéré comme le premier roman écrit en coréen. Il décrit les aventures d'un don Juan vivant lors de la première moitié du IXème siècle et fait l'éloge de la religion.

La poésie coréenne

La poésie coréenne s'inspire beaucoup de la beauté de la nature et de l'enseignement de Bouddha. Nous retenons surtout Ko Un – qui a été pressenti deux fois pour remporter le prix Nobel de Littérature -, Shin Kyeong-nim – influencé par Dostoïevski, il est le poète le plus célèbre en Corée.

Une littérature fortement liée à l'histoire de son pays

Au XVIIIème siècle, de nombreux auteurs préfèrent rester anonymes afin de pouvoir révéler plus aisément les injustices et la corruption qui font rage dans leur pays. Au XXème siècle, nous voyons apparaître un nouveau genre dans la littérature contemporaine : le nouveau roman, amorcé par Yi In-Jik – auteur de Les larmes de sang – et Choe Nam-son – le fondateur de la poésie nouvelle. Après la manifestation dirigée contre l'occupation le 1er mars 1919, la Corée connaît une période de chaos. La multiplication des arrestations, l'accroissement de la censure, la fermeture des journaux, etc. devient le quotidien du pays. Cette période de trouble engendre une littérature de collaboration – notamment Hyon Yong-sôp et Yi Kwang-su – et de résistance - Han Yong-un. La fin de la colonisation japonaise en 1945 marque le début de la littérature contemporaine coréenne, dite aussi de division à cause du conflit entre le Nord et le Sud. Les romans historiques, de guerre, idéologiques et populaires dominent. Des auteurs ont bien évidement milités afin que les deux Corée soient réunies, notamment Hwang Sok-yong qui relate dans Monsieur Han l'histoire d'un médecin exerçant à Pyongyang qui fuit la terreur communiste pour se réfugier au Sud et est soupçonné d'être un espion. Ce roman a été salué par Kenzaburô Ôe. Après l'élection du démocrate Kim Young-sam, la Corée s'ouvre et permet aux auteurs de se multiplier et de faire part au monde de leur critique de la société. En revanche, l'arrivée de Park Geun-hye en 2013, fille du dictateur Park Chung-hee, pourrait peut-être représenter un frein pour la littérature coréenne. L'avenir nous le dira.

La littérature coréenne à l'origine

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