Un coup de coeur de Mollat
Un prologue choc ouvre le livre : la vision d'une femme enfermée, luttant, cherchant à s'échapper. Pourquoi ? Comment ? Que lui est-il arrivé ? On ne sait pas. On veut savoir. Pas de temps mort : deux pages plus loin, on fait connaissance avec Carl Mork. Le brillant inspecteur de la brigade criminelle de la police de Copenhague est mal en point, une intervention qui a mal tourné, un collègue abattu, l'autre à l'hôpital, paralysé, lui-même en a réchappé de peu, il ne s'en est fallu que de quelques millimètres sur la trajectoire de la balle… De quoi ébranler le flic le plus solide. Conscient du caractère difficile du bonhomme, mais aussi de ses talents d'enquêteur hors pair, son chef, plutôt que de le mettre sur la touche, lui lance un défi en le parachutant à la tête d'un nouveau département, chargé de rouvrir d'anciens dossiers non résolus. Mork se retrouve ainsi au sous-sol du commissariat dans des locaux improvisés, flanqué d'un curieux comparse Assad, d'origine syrienne, qui va endosser le rôle d'homme de ménage, secrétaire, pourvoyeur de café (à réveiller un mort), chauffeur, et qui va finalement aider notre héros à plancher sur l'affaire Merete Lynggaard, une députée danoise très en vue du Parti Démocrate, disparue il y a cinq ans et jamais retrouvée… La femme enfermée dans la cage, c'est elle – n'en disons pas plus.
Si l'intrigue principale, bien menée, tient le lecteur en haleine, tout comme les histoires secondaires liées à d'autres personnages - à l'instar d'autres affaires sur lesquelles enquêtent les collègues de Mork, ou les visites à l'hôpital auprès de son coéquipier immobilisé, ou la vie familiale de chacun - le principal atout de ce polar est son rythme, qui ne faiblit jamais, au point qu'il tardait à votre libraire de rentrer en courant chez lui pour lire la suite !