Un coup de coeur de Mollat
Bienvenue dans une famille israélienne apparemment comme les autres, dans laquelle enfants, parents et grands-parents vivent tous sous le même toit. Inévitablement, on se moque des habitudes des uns, on caricature les travers des autres, on détaille tout le monde sous toutes les coutures, de préférence en faisant comme s'ils n'étaient pas dans la pièce, et bien souvent, les discussions prennent des allures de joutes verbales. Agé de quatorze ans, le narrateur de Little Big Bang raconte alors un épisode pour le moins marquant de la vie de cette famille avec comme personnage central un père subitement obsédé par son embonpoint. Se moquant un peu de savoir s'il bénéficie ou non de l'assentiment de ses congénères, ce dernier décide de prendre les choses en main et de passer à l'action. C'est ainsi que, après avoir compulsé les différentes bibles spécialisées, consulté les plus grands spécialistes et essayé un échantillon conséquent de ce qui est proposé en la matière – du tout carotte au tout aubergine en passant par le tout lait-pomme, le tout concombre, le tout pop-corn, le tout chou-fleur – sans pour autant parvenir à perdre autre chose que son moral et sa bonne humeur, notre homme finit, désemparé et démoralisé, par se laisser persuader des bienfaits et de l'efficacité d'un régime alimentaire à base d'olive… Vous vous en doutez bien, ce régime ne parviendra pas plus que les autres à lui faire perdre le moindre milligramme, mais en revanche, qui sait où un noyau d'olive malencontreusement égaré dans l'organisme pourrait bien aller se loger ?...
Après My first Sony, Benny Barbash signe ici une fable absolument truculente dont le caractère anodin est évidemment trompeur. En effet, sous couvert de relater les tribulations d'une famille juive d'Israël, Little Big Bang offre une belle parodie de la société contemporaine tout en plongeant le lecteur en plein cœur du conflit israélo-palestinien.