Un coup de coeur de Mollat
Une nuit de Mai, Clément Rosset fait un rêve dans lequel un ami lui donne des conseils sur le plan d'une conférence portant sur le désir. Et dans ce rêve, ce plan est curieusement clair et limpide. Son ami lui dit de ne pas s'inquiéter, qu'il n'a qu'à développer l'idée que le désir est quelque chose de complexe : on ne désire jamais quelque chose, mais une pluralité de choses. Il suffit de parler du Combray de Proust, de la petite madeleine, d'évoquer les machines désirantes de Deleuze, et de conclure par les personnages de Balzac.
Ce texte de Clément Rosset est le développement de ce plan, la réalisation de ce rêve, son passage à l'acte.
Clément Rosset s'attache à définir la nature du désir, sa complexité, sa pluralité, son caractère mimétique, son identité avec la joie et son inquiétante proximité avec la dépression !
On rencontre dans ce texte des thèmes chers à Clément Rosset : la joie ou force majeure et son inquiétant double la dépression, sa passion pour la littérature et la musique. On rencontre aussi ses amis philosophes et écrivains en cheminant dans son texte : Deleuze, Althusser, Lucrèce, Verlaine, Balzac. On peut s'y perdre aussi : la pensée de
Clément Rosset ne se donne pas à lire dans un système, mais avance en digressant en ageançant des éléments diffus.
Je crois que Clément Rosset s'est beaucoup amusé à écrire ce texte ; quant à moi, j'ai pris un immense plaisir à le lire.