Cette année, les éditions de la Martinière nous mettent entre les mains "1000 maillots du Tour de France". Ecrit conjointement par Claude Droussent, journaliste sportif et Paul Smith, styliste dessinant, entre autres, des maillots pour le cyclisme, ce livre n'est pas un simple catalogue pour nostalgiques. On entre en douceur dans le sujet par une présentation d'une trentaine de maillots qui ont marqué le Tour depuis celui de Maurice Garin, premier vainqueur en 1903, jusqu'à l'incontournable et très actuelle tunique Sky, en passant par le maillot Peugeot noir et blanc à damiers de l'équipe Peugeot (imaginé à l'époque où la télé n'était pas encore en couleurs), celui de champion du monde (communément appelé "arc en ciel") de Louison Bobet en 1955 ou le maillot Mondrian - La Vie Claire de Bernard Hinault lors de sa dernière victoire en 1985. Puis, on attaque la deuxième partie du livre, véritable Mont Ventoux graphique ou l'on peine à garder son souffle au fil des pages où sont représentés plus de mille maillots qui ont marqué la mémoire collective. Les plus anciens se souviendront avec émotion du maillot jaune de Roger Walkowiak, vainqueur surprise (et surpris) du tour en 1956, du Gan Mercier de Poulidor en 1972 et du Faema du jeune Eddy Merckx en 1969. Les quadragénaires connaîtront une poussée de nostalgie en admirant les maillots des premiers exploits des coureurs colombiens au milieu des années 80, du maillot Alfa Lum, la première équipe composée entièrement de coureurs de l'U.R.S.S. et ceux de l'équipe "Z", équipe, entre autres, de Gilbert Duclos-Lassalle et Ronan Pensec. Grands parents, parents et enfants sont allés au fil des années applaudir au bord des routes les porteurs de ces maillots dont certains ont indiscutablement gardé un côté très moderne. C'est le cas du maillot Renault de la fin des années 70 et du début des années 80, dessiné par Vasarely ou du maillot Bic du début des années 70. Tout le monde s'accordera à admirer la sobriété et finalement la beauté des maillots des premières éditions (jusqu'au milieu des années 50) des maillots en laine, avec poche sur le devant, aux couleurs simples et au motifs forcément basiques. Chacun pourra d'ailleurs s'amuser à élire les maillots les plus beaux ou au contraire les plus douteux (pour ne pas dire moches, si, si, il y en a aussi...)

1000 maillots du Tour de France trouve sa légitimité dans le fait que le maillot est un élément stratégique dans la course cycliste, bien plus que dans la plupart des autres sports. Il n'y a que dans le vélo ou la victoire est récompensée par... un maillot. Un seul et même coureur peut porter 4 à 5 maillots différents pendant un tour de France (celui de son équipe, le maillot à pois, le vert, le jaune, le blanc).

Avant de devenir un must de votre bibliothèque personnelle, le livre que vous sortirez à la fin du repas pour en mettre plein la vue à votre tonton ou à votre beau-frère au moment du digestif, "1000 Maillots du Tour de France" sera d'abord le meilleur moyen de vous faire patienter jusqu'au 2 juillet prochain.