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Le premier procès en sorcellerie connu s'est déroulé en 1372 à Metz. Exclus de la société des gens de bien, des rumeurs leur valant mauvaise renommée, nombreux furent celles et ceux qui montèrent au bûcher en réparation de dégats liés aux caprices du temps, ou de morts d'hommes, victimes de fièvres endémiques ou de maladies incurables. Des guérisseurs subirent aussi le même sort. ©Electre 2024
Sorcellerie et emprise démoniaque à Metz et au Pays messin (XIIe-XVIIIe siècles)
Exclus de la société des « gens de bien », de malveillantes rumeurs leur valant mauvaise renommée, nombreux furent celles et ceux qui montèrent au bûcher en réparation de dégâts liés aux caprices du temps ou de morts d'hommes, victimes de fièvres endémiques ou de maladies incurables. Ignorance, superstition et perfidie leur avaient valu l'accusation d'en être les auteurs.
Pour avoir pansé des souffreteux, certains guérisseurs subirent le même sort, non sans avoir, auparavant, demandé pardon pour la faute qu'ils avaient commise, celle d'avoir remis en santé leurs semblables. Certes, à l'évidence, leur pratique ne pouvait qu'être tenue pour démoniaque.
Au temps des guerres de religion, d'autres « mal famés », s'appliquant à la défense de leur confession, s'intégrèrent au sein de groupuscules d'autodéfense. Mal leur en prit.
Victimes expiatoires pour la plupart, toutes et tous, unis en une destinée commune, se virent coiffés de l'infamante mitre des sorciers.
Aussi, au fil des siècles, les procédures en sorcellerie apparaîtront-elles comme l'expédient le mieux assuré pour se débarrasser d'un parent, d'un voisin, d'un concurrent, jalousés et haïs à plus d'un titre. Nul besoin d'avoir recours à la dague ou à l'arquebuse, l'exécuteur de la haute justice y pourvoira. Moyennant quelques témoignages pour le moins douteux, sinon faux, la condamnation à périr par le feu prend valeur de meurtre prémédité. Non seulement l'exécution se déroule en toute légalité, mais encore par procuration, le bourreau y prêtant la main. En la sorte, ces poursuites ne sont rien de moins qu'une réponse apportée au problème de la violence.
Installée à Metz le 26 août 1633, deux mois après l'abjuration de Galilée condamné par le tribunal de l'Inquisition, c'est à la cour de parlement qu'il reviendra d'y mettre un terme. Elle exigera et obtiendra, non sans peine, qu'il soit fait appel de sentences portant condamnations à des peines afflictives, sentences que trop légèrement rendues et exécutées à la hâte, par d'expéditives justices subalternes s'autorisant à juger souverainement.
Paru le : 09/10/2006
Thématique : Histoire des régions de France
Auteur(s) : Auteur : André Brulé
Éditeur(s) :
L'Harmattan
Collection(s) : Non précisé.
Série(s) : Non précisé.
ISBN : Non précisé.
EAN13 : 9782296013971
Reliure : Broché
Pages : 500
Hauteur: 24.0 cm / Largeur 16.0 cm
Épaisseur: 2.7 cm
Poids: 860 g