Cette étude porte sur le film réalisé en 1935 par Serge Eisenstein sous le titre Le pré de Béjine. Elle transforme un modèle de légitimation stalinienne en une tragédie à portée philosophique, ce qui vaudra au film d'être interdit pour "formalisme et mysticisme". ©Electre 2024
Un « procès de Moscou » au cinéma
Le pré de Béjine d'Eisenstein
En 1935, Eisenstein se voit offrir la possibilité de tourner un film - Le Pré de Béjine - et d'explorer un territoire nouveau pour lui : le travail sur le son, avec des acteurs professionnels incarnant les personnages singuliers d'un récit contemporain : la collectivisation des terres et la lutte contre les koulaks.
Prétexte du film : le meurtre de Pavlik Morozov, dont la propagande officielle va s'emparer pour glorifier une figure inédite de héros-martyr, celle d'un jeune pionnier qui privilégie les liens sociaux au détriment des liens familiaux.
Eisenstein transforme ce modèle de légitimation de la domination stalinienne en une tragédie à portée philosophique, qui reprend à son compte quelques grands motifs mythiques universels. Résultat : en 1937, le film est interdit pour « formalisme et mysticisme » et son auteur échappe de peu à l'arrestation, sinon à la mort.
C'est de cette « affaire » dont il est ici question, avec à la clé quelques questions relatives aux raisons esthétiques et/ou idéologiques de son interdiction : comment ce film est-il né et quelle logique conduira à sa disparition ?
Paru le : 13/10/2008
Thématique : Cinéma animation
Auteur(s) : Auteur : Eric Schmulévitch
Éditeur(s) :
L'Harmattan
Collection(s) : Champs visuels
Série(s) : Non précisé.
ISBN : 978-2-296-06457-7
EAN13 : 9782296064577
Reliure : Broché
Pages : 153
Hauteur: 22.0 cm / Largeur 14.0 cm
Épaisseur: 0.9 cm
Poids: 220 g
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