Fondée en 1793, la société Christofle connaît sous le Second Empire un formidable développement qui en fait jusqu'à la Première Guerre mondiale l'entreprise d'orfèvrerie la plus importante du monde. Mais aujourd'hui, comment faire face aux changements de monde, au ralentissement brutal de la consommation? Tel est le défi posé aux Borletti, la branche italienne de la famille Christofle. ©Electre 2024

Leader mondial dans le domaine de l'orfèvrerie argentée, la société Christofle tire aujourd'hui encore profit de deux siècles d'innovations et d'excellence industrielle.

Fondée en 1793 par deux frères et une sœur, elle connaît sous le Second Empire un formidable développement.

Ayant compris, avec un siècle d'avance l'utilité d'une bonne communication, Charles Christofle (1805-1863) mène une politique très active de promotion de sa marque. Conscient que la bourgeoisie montante est une clientèle sensible à «l'effet d'exemple», il obtient des commandes de Louis-Philippe et surtout de Napoléon III. Patron «progressiste», il met aussi en place des innovations sociales comme l'assurance-maladie en 1845, le plan d'épargne entreprise en 1851 et l'enseignement en alternance.

De même, Christofle est une entreprise pionnière dans le domaine technique. En 1845, elle est la première à utiliser l'électricité comme source d'énergie, première à transformer l'aluminium en 1852. Et en 1872, elle permet la mise au point des machines électro-magnétiques.

Et si elle équipe les grands palaces et les paquebots «France» et «Normandie», elle est aussi l'auteur des statues du toit de l'Opéra de Paris ou de celles de Notre Dame de la Garde à Marseille.

Mais comment faire face aux changements de mode, à l'érosion du nombre des mariages et des listes qui les accompagnaient, au ralentissement brutal de la consommation ? Tel est le défi posé aujourd'hui aux Borletti, la branche italienne de la famille qui, comme lors de la crise des années 1930, vient au secours de l'entreprise créée il y a près de deux siècles.