Un coup de coeur de Mollat
Les géants c'est d'abord une couverture : ciel bleu, océan, dune, un jeune homme portant loin son regard et un vieux van où repose une planche de surf. Puis une ambiance saline dès les premières pages... Marius, fou de surf et de mer rafistole un vieux voilier et rêve de terres lointaines histoire d'échapper à une vie sans doute un peu banale où l'avenir lui semble terne. Bien sûr il y a la famille : Alma, sa soeur adorée sur laquelle il veille, leurs parents Enora et Auguste et Bartolo, petit frère pas comme les autres qui a bien du mal a se faire accepter par son père. Côté pote il y a Esteban, un presque frère, à la vie à la mort , avec lequel il se jette à l'eau pour dompter les vagues de la côte basque. Deux familles de gens simples et sans histoires, deux clans soudés, mais pas sans secrets...
Vous allez me dire, des secrets, il y en a dans toutes les familles. Oui, mais un grand-père que l'on croit mort qui surgit entre les dunes pour récupérer les 40 kilos d'or qu'il a planqué avant de faire 20 ans de taule, ça ne court pas les rues...
Dans Les géants donc, il y a des vagues, du surf, un bon vieux relent de la French Connection grande époque, des bagarres, des flingues et de l'amour. Beaucoup d'amour. De celui qu'on partage quand on est amoureux et que le monde vous appartient, de celui qu'on met à l'épreuve de la vie depuis plus longtemps, de celui qu'on ne peut pas dire par pudeur aussi. Et puis l'amour pour la vie, pour les mots. Toutes les émotions vous traversent, le rire, les larmes, la peur et la tendresse pour ces personnages qui deviennent des proches et pour lesquels on tremble. Le ton est juste, les dialogues fusent. Et ça donne un roman habité par une énergie folle, vivifiant comme un grand bol d'air, qui donne la pêche et envie d'avancer. A pas de géants.