Un coup de coeur de Mollat
Seules quelques pages de sources antiques dont Salluste, Plutarque ou encore Appien, nous sont parvenues sur l'histoire de la révolte servile menée par le célèbre gladiateur. Grâce à l'étude rigoureuse de ces documents, Eric Teyssier nous livre une image assez éloignée du guerrier sans peur et sans reproche aux hauts idéaux véhiculée par certains péplums modernes. On se rend compte même qu'il est probable que Spartacus ait juste cherché à s'échapper de sa condition de distraction vivante pour un public en manque de sang. Sa spectaculaire évasion et sa résistance, avec quelques autres gladiateurs, aux forces de police a ensuite suscité l'espoir et des milliers d'esclaves l'ont rejoint. Ce sont ses qualités de soldat, de meneur d'hommes, de tacticien qui ont permis à ce mouvement de prendre une telle ampleur. Il sera vaincu au bout de quelques mois par deux ambitieux romains, Crassus et Pompée (qui formeront un triumvirat quelques années plus tard avec le fameux César). Pour parachever leur victoire, ils firent crucifier les survivants tout au long de la route pour rentrer à Rome. S'il a fait trembler l'Italie quelques temps, finalement, cette révolte n'a même pas seulement ébranlé l'idée des romains sur l'esclavage. Mais Spartacus, lui, a traversé les siècles et est aujourd'hui plus connu du grand public que nombre de grands hommes de l'époque, une revanche de l'histoire sans doute.