Ce colloque international se déroulera le mardi 4 octobre de 10h00 à 18h00, à l'université  Bordeaux III (amphi Lefèvre) et le mercredi 5 octobre de 10h00 à 12h00 dans les salons de la librairie Mollat.
Il sera clôturé le mercredi 5 octobre à 18h00, par la remise des insignes de Docteur Honoris Causa à Judith Butler.


Lire l'entretien avec Fabienne Brugère, professeure de philosophie, qui est à l'initiative de la venue de Judith Butler à Bordeaux 3.


Judith Butler est une philosophe féministe américaine. Elle est née à Cleveland en 1956 dans une famille juive d'origine hongroise et russe. Elle commence à étudier la philosophie dans des écoles hébraïques. Elle s'intéresse alors à Martin Buber, et très rapidement se plonge dans les écrits de Kant, Hegel et Spinoza. Elle étudie la philosophie à l'Université de Yale et rédige une thèse en 1984 traduite et publiée en français sous le titre Sujets du désir. Réflexions hégéliennes en France au XXe siècle.
Elle a enseigné à l'Université de Wesleyan, à l'Université George Washington, et à l'Université Johns Hopkins avant de rejoindre l'Université de Californie à Berkeley en 1993 comme professeure de Rhétorique et de Littérature comparée, titulaire de la chaire Maxine Elliott. Pendant les semestres d'été 2012 et 2013, elle rejoindra le département d'anglais et de littérature comparée de l'Université Columbia comme Professeure Invitée. En 2009, elle a reçu de la Fondation Andrew Mellon un prix prestigieux pour ses contributions décisives dans le domaine des sciences humaines. Depuis 2006, Judith Butler est Hannah Arendt Professeure de philosophie à l'European Graduate School en Suisse.

Judith Butler a apporté des contributions très originales dans les domaines du féminisme, de la théorie queer, de la philosophie politique, de l'éthique, de la sexualité, de la philosophie sociale, des philosophies et littératures européennes des XIXe et XXe siècles. Elle sait mêler des traditions de pensée différentes. Ainsi, elle théorise la performativité du genre à partir du triple héritage de la théorie austinienne des actes de langage, du féminisme français et de la déconstruction de la French Theory.

Dès la fin des années 1980, elle déploie une vision poststructuraliste dans la théorie féministe occidentale, ayant pour but l'interrogation des « termes présuppositionnels » du féminisme. Pour Judith Butler, remettre en cause les principes fondamentaux du féminisme occidental signifie l'ouverture du féminisme vers la théorie Queer et les Gender Studies, dont elle est une figure importante.

En 1990, la parution de Gender Trouble s'enracine dans cette recherche et marque un tournant important. Publié en français en 2005 (sous le titre Trouble dans le genre), cet ouvrage discute les travaux de Simone de Beauvoir, Julia Kristeva, Sigmund Freud, Jacques Lacan, Luce Irigaray, Jacques Derrida, et, surtout, de Michel Foucault.


Photographie : © Jreberlein