Carte fidélité
Mollat Radio
Suggestions de mots clés
Suggestions de contenus éditoriaux
Chargement...
Suggestions littéraires
Chargement...
Un coup de coeur de Mollat
Nous connaissons tous des gens qui n'ont jamais mis les pieds hors de leur village natal, se satisfont d'un quotidien répétitif, fait de visites familiales et d'un travail exercé avec constance et opiniâtreté depuis des décennies. Des jours, des mois, des années rythmés par les mêmes événements qui reviennent inlassablement. Nous sommes entourés par des êtres que la routine rassure. Nous sommes peut-être même l'un d'entre eux.
Alexandra Fuller, elle, ne fait pas partie de ces gens-là.
Si cette splendide jeune femme nous avait livré quelques épisodes de sa jeunesse hors du commun en Rhodésie (l'actuel Zimbabwe) dans Larmes de pierre, Une vie de cowboy ou encore L'arbre de l'oubli, elle revient cette fois-ci sur sa vie d'adulte, alors qu'elle s'apprête à tourner une page importante de son roman personnel. C'est ainsi que dans Partir avant les pluies, elle raconte son installation aux États-Unis, ses vingt années de vie commune avec Charlie, son époux américain, la naissance de leurs trois enfants, et finalement, un constat d'échec qui va être l'occasion de renouer avec ce coin de terre sud-africaine qui n'a jamais cessé de l'obséder.
On retrouve les personnages attachants et on ne peut plus hauts en couleur qu'elle nous avait décrits avec sa verve inégalable, de telle sorte qu'on a l'impression de les connaître depuis toujours, notamment sa sœur analphabète, et ses parents excentriques, chacun à sa façon.
Et ce retour aux sources, dans les fibres d'un cocon familial unique en son genre, qu'elle dépeint comme un univers chaotique, anarchique, où la liberté, l'humour et le bonheur règnent en maîtres, va s'avérer véritablement salutaire.
« Le problème avec la plupart des gens, c'est qu'ils veulent rester en vie le plus longtemps possible, mais ne savent absolument pas comment vivre », lui a dit son père un beau jour. Une chose est sûre, à les observer de près, on n'est pas déçu du voyage : ils savent s'y prendre pour pimenter leur existence, et cultivent leur originalité avec un naturel parfois déconcertant !
En un mot, si vous cherchez à être dépaysés sans pour autant avoir le temps ou l'énergie de partir à l'autre bout de la planète, les livres d'Alexandra Fuller sont faits pour vous. Mais quoi qu'il en soit, gardez toujours à l'esprit que ce sont des mémoires et non des romans, ce qui fait fait de cet écrivain un croisement jubilatoire et attachant entre Karen Blixen, Gerald Durrell et Kenneth Cook.
Coup de cœur rédigé à quatre mains, signé Martine Borderie et Fleur Aldebert.