Un coup de coeur de Mollat
Michihiko Hachiya est l'un des survivants de cette première catastrophe atomique de l'Histoire. A travers son récit, l'auteur nous transmet sa joie d'être en famille au petit déjeuner, puis l'incompréhension et la peur en entendant une explosion suivie d'une grande fumée noire. Des maisons soufflées, une ville détruite.
Malgré ses blessures, il parvient à se rendre dans l'un des seuls endroits encore debout, l'hôpital. Là, il est soigné et commence à narrer tous les événements auxquels il assiste : l'arrivée massive de personnes blessées, brûlées, un hôpital surbooké et un manque cruel de matériels. Commence alors le récit poignant de son Journal.
L'ignorance face à certaines blessures, l'incompréhension des patients qui décèdent alors qu'ils n'ont rien en apparence. Ainsi les premières questions sont posées : Était-ce une simple bombe envoyée par les États-Unis ? Ont-ils utilisé une arme de destruction alors inconnue ?
L'auteur passera près de cinquante jours à l'hôpital, cinquante jours racontés en détail en passant de la météo, au nombre de décès quotidiens ainsi qu'aux blessures grandissantes et à la souffrance du manque d'eau et de nourriture.
Au fil de la lecture, on découvre les effets dévastateurs du nucléaire. On est heurté par la violence des blessures qui nous sont relatées mais aussi choqué par ce qui s'est passé et bouleversé par ce témoignage saisissant.
A ce jour, on ne sait toujours pas exactement combien de victimes a fait la bombe lancée sur Hiroshima. Ce Journal est l'œuvre d'un survivant qui écrira tout ce qu'il verra afin de ne pas oublier cette ville et surtout ses habitants meurtris. Le journal d'Hiroshima fut interdit jusqu'en 1955.
Léontine Longuet