Un coup de coeur de Mollat
Pendant que, sur fond de constitution, les citoyens s'étripent à propos du pouvoir futur du parlement et de la commission européenne, les responsables des institutions financières planchent, eux, sur leur existence. La globalisation du pouvoir financier global se prépare et de l'état de santé actuel des entreprises dépend leur statut futur : proies ou prédateurs, qui rachètera qui ? De l'importance, donc, de faire l'inventaire des troupes en présence, le système bancaire des pays concernés, la France étant exclue de l'étude car considérée comme connue du lecteur français...
Champions de la réduction des coûts et donc de la capacité d'autofinancement, les meilleurs de la classe, on pouvait s'y attendre, sont les anglais. Tous les autres pays européens pèsent peu, face à une économie et particulièrement une industrie financière post-tatchérienne. Les auteurs proposent plusieurs scénarios parmis lesquels seules les banques de la City pourraient empécher les banques américaines de raffler la mise. Hypothèse optimiste car le pouvoir de ces dernières, après l'effondrement des institutions japonaises, les place en bonne position pour contrôler, à terme, le système bancaire européen. Losqu'on sait que, par le jeu des fusions et prises de participation majoritaires, ces groupes financiers peuvent contrôler n'importe quelle entreprise industrielle, que devient le débat électoral "parlement ou commission..." NB. On aura intérêt à lire l'excellent La nouvelle économie bancaire, des mêmes auteurs, édité par Economica.