Un coup de coeur de Mollat
A l'âge de 22 ans, une fois libéré de son engagement militaire, McQueen partit affronter New-york et ses cours d'art dramatique, qu'il rejoignait sur son side-car Indian, premier engin motorisé dont il fut propriétaire. Ses maigres cachets d'alors, augmentés de ses gains au poker, lui permirent de s'offrir la petite voiture de sport du moment, une MG TC, au volant de laquelle on peut le voir en photographie.
La célébrité lui offrit bientôt les moyens d'assouvir ses passions et le ballet des belles dangereuses commença : Austin-Healey, Chevrolet Corvette, Ford Fairlane cabriolet, l'exotique Siata 208 S, alors rivale de Ferrari, Porsche Speedster, Jaguar XK-SS, Ferrari, motos anciennes et modernes … Près d'une centaine hantèrent ainsi les garages successifs de McQueen et elles sont pour la plupart listées et détaillées dans cet ouvrage.
L'acteur eut également la chance et la volonté de faire se rencontrer deux de ses passions : le cinéma et la mécanique. Ainsi, il intervint directement dans le choix des engins qu'il devait conduire – ou piloter - dans ses films. On se souvient bien sûr de la Triumph de La Grande évasion, , la Rolls-Royce et le Buggy Manx de L'Affaire Thomas Crown, la Mustang GT Fastback de Bullit… Un long chapitre est consacré à ces véhicules, illustré de beaucoup d'images inédites.
En tant que producteur, Steve McQueen reste à jamais associés à deux films : On any Sunday et Le Mans. En 1971, l'acteur rencontre le cinéaste, surfeur et motard Bruce Brown. Brown et McQueen décident de produire et de réaliser un film entièrement consacré à la vie des pilotes pros et amateurs qui hantent les pistes de vitesse et les terrains de cross et d'enduro, chaque dimanche de l'année. Ainsi naquît On any Sunday (Challenge one). Outre des portraits de légendes du sport moto comme Mert Lawhill ou l'amateur surdoué Malcom Smith, on y voit McQueen disputant des courses de désert (bajas), anonyme, parmi tant d'autres motards amateurs et passionnés.
Mais la plus grande passion de McQueen reste la course automobile et le grand projet de sa vie sera de produire et réaliser un film sur celle-ci. Ce sera Le Mans, tourné lui aussi en 1971. Des dizaines de bolides furent achetés ou loués par la production pour les besoins du tournage : Porsche 917 et 908, Ferrari 512, Ford GT40, Lola T70. Malgré d'incessants problèmes de production et un semi-échec commercial, Le Mans reste à ce jour le plus beau film jamais réalisé sur la course automobile.
McQueen et ses machines est autre chose qu'un livre sur les jouets d'un acteur célèbre : c'est le portrait d'un esthète passionné, c'est une biographie mécanique. C'est un beau livre.