Un coup de coeur de Mollat
De ses observations, il fait un livre de plus de 400 pages où se côtoient les portraits de ses voisins, ses réflexions sur le sens de la vie et de superbes descriptions de la côte sauvage. « Simplifier sa vie ! Cela paraît la chose du monde la plus facile à entreprendre, et pourtant rien n'est plus difficile. Il y a tout à faire. Absolument tout.
Comment Thoreau a-t-il exprimé cela ? "Je suis persuadé que la vie en ce monde n'est pas une fatigue, mais un divertissement, à condition que nous la vivions dans la simplicité et dans la sagesse." » (p. 379).
Ce livre publié en 1957 reste d'une extraordinaire actualité. Si Henry Miller propose quelques pistes - celles qu'il expérimente quotidiennement, il porte également un regard d'anthropologue sur les communautés qui naissent ça et là, chacune proposant un modèle à sa dimension. Henry Miller en appelle surtout à plus de simplicité, dénonce avec vigueur la recherche de plaisirs matériels : « En simplifiant notre vie, tout prend une signification qui nous était restée cachée jusque-là. Lorsque nous ne faisons qu'un avec nous-mêmes, le plus insignifiant brin d'herbe prend sa place dans l'univers. Ou un tas de fumier. N'importe quoi, à condition que tout soit convenablement accordé. ». (p. 52).
C'est également un Henry Miller mystique qui se livre à nous : « Le problème du monde, dit un jour Krishnamurti, est le problème individuel ; si l'individuel est en paix, s'il est heureux, s'il a une grande tolérance et un intense désir d'aide, alors le problème mondial cesse d'exister. » (p. 376). Et si le nom de Krishnamurti ne vous dit rien, je ne peux que vous inviter à découvrir cet inclassable penseur indien vivant en marge des religions et philosophies établies, et qui rejoignait Gandhi convaincu également que la meilleure façon de changer le monde était déjà de changer soi-même.
Albert de Pétigny pour Écolo Info