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Complejos de carne - une exposition de Mehdi Beneitez

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Publié le 31/01/2018
« Complejos de carne » est une expérience initiatique dans une province située entre le pays de Roland Topor et celui de Lewis Caroll. Retrouvez l'exposition de Medhi Beneitez au corner de la librairie.

Végétation tropicale fluorescente et bêtes sauvages crédules. Les arbres exultent d'insectes myriapodes, de primates bondissants et de plantes exubérantes. Des êtres-peluches aux airs benêts, des animaux tout droit sortis d'une science-fiction enfantine, sirupeuse, cauchemardesque dévoilent une planète onirique dans laquelle les mignons monstres ont une âme.

 

Né il y a bientôt 40 ans en Charente Aquatique, Mehdi Beneitez est d’abord attiré par le son amplifié. Des années universitaires stagnantes associées à quelques emplois aliénants révèlent à Mehdi l’intérêt de persévérer dans la voie artistique en prenant soin d’éviter Institutions ou boites à formater. Son habileté à intégrer les bons réseaux au bon moment fait qu’il découvre la sérigraphie simultanément au collectif musical des Potagers Natures à Bordeaux. La débrouille et l’émulation agissent, la sérigraphie artisanale devient son support d’impression et les éditions du Parasites pondent affiches, fanzines, carnets pour servir le milieu sous-terrain bordelais. Mehdi défend la spontanéité et l’accessibilité de la posture artistique et trouve par le biais du fanzine et du recueil de texte (à poil!) matière à stimuler l’expression de chacun.

Stakhanoviste dans l’âme, Mehdi travaille avec acharnement au dessin. En résulte un style graphique tout en rondeur et vite identifiable. Le sauvage animal défiguré, mis en scène dans des jungles grouillantes de vices, ou bien froidement dépecé à la manière de la gravure anatomique, est imprégné d’un mal-être spécifiquement beneitezien.

Quelques voyages en végétation tropicale révèlent une fascination pour l’univers arboricole.

Les arbres pleurent insectes myriapodes, primates bondissants, plantes exubérantes ; le tout dégoulinant de matières anamorphiques assez dégueulasses.

Un fouillis de micro-traits sert un détail minutieux (le poil!) pour dessiner tantôt des êtres-peluches aux airs benêts, tantôt des monstres sortis de SF décalée. Lorsque la couleur s’empare du noir et blanc, la palette est presque joyeuse, peut être pour adoucir une angoisse existentielle tenace.

Est-ce que son goût pour l’étude anatomique de la viscère animale lui vient de sa jeune expérience d’apprenti boucher chez Mammouth, lui seul pourra le dire.

Toujours est-il que l’impression du cauchemar sérigraphié vous prendra au ventre pour de bon.

Depuis quelques années, Mehdi a rejoint l’atelier de sérigraphie L’Insoleuse au sein de la Fabrique POLA à Bègles.