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Gloire à Daniel Khelmann

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Publié le 15/06/2010
Daniel Kehlmann vient de recevoir le Prix Cévennes 2010 pour son roman Gloire, roman en neuf tableaux (Actes Sud).
Le Prix Cévennes récompense chaque année le meilleur roman d'un auteur européen.

Une sélection de dix ouvrages européens est faite par une dizaine de librairies indépendantes (dont la librairie Mollat fait partie) placées sous la houlette de la librairie Sauramps. Cette sélection est ensuite proposée à un jury composé d'écrivains et d'éditeurs de renommée internationale qui a pour mission d'élire le roman lauréat. L'auteur comme son traducteur sont récompensés.

L'édition 2010 du Prix a été attribué à l'écrivain de langue allemande Daniel Kehlmann pour Gloire, roman en neuf tableaux, traduit par Juliette Aubert et publié chez Actes Sud, en février 2009.
A l'époque de sa sortie en librairie, nos libraires avaient déjà plébiscité et soutenu ce roman, dans le magasin auprès de vous mais aussi sur la page littérature du site avec un petit coup de cœur enflammé :

« Vous faites partie des nombreux lecteurs qui ont plébiscité le roman historique Les arpenteurs du monde ? Vous serez donc ravi d'apprendre que son auteur, l'Allemand Daniel Kehlmann a récidivé.

Le petit bijou qu'il signe aujourd'hui, toujours chez Actes Sud, s'inscrit cependant dans un registre nettement différent. Avec un titre aussi court qu'énigmatique, Gloire se présente comme un roman en neuf histoires dont la construction est des plus ingénieuses.
Un roman sans personnage principal ! Tu comprends ? La composition, les recoupements, une ligne narrative mais pas de protagoniste, pas de héros traversant toute l'histoire.
Le projet est donc édicté dès le début. Les neufs protagonistes qui prennent la parole le temps d'un chapitre - les quidam, les acteurs, les écrivains, les personnages de romans, les employés de bureaux -, sont tous aussi importants les uns que les autres. Chacun d'entre eux est à la fois personnage principal et narrateur de sa propre histoire et le personnage secondaire d'une histoire qui n'est pas la sienne, de telle sorte que cette série de textes qui pourraient s'apparenter à des nouvelles s'imbriquent en fait les uns dans les autres comme les pièces d'un puzzle.
Les ponts sont plus ou moins évidents et font l'objet de variations, allant de la simple mention d'un nom au détour d'une description ou d'une conversation à la présence d'un autre personnage dans le rôle de l'interlocuteur. Les données initiales sont souvent d'une simplicité et d'une banalité déconcertantes - un homme investit dans un téléphone portable, un écrivain part en tournée, un chef d'entreprise marié tombe follement amoureux d'une femme et en fait sa maîtresse - mais les évènements prennent toujours une tournure originale, tombant dès lors dans la catégorie de ce que l'on pourrait appeler les petites ironies de la vie.
Parmi les fils conducteurs que l'on retrouve à travers ces neuf histoires, on peut recenser la célébrité, évidemment, mais également le rôle problématique joué par les moyens modernes de communication (téléphonie mobile, internet), qui sont souvent défaillants, illustrant souvent l'adage selon lequel le malheur des uns fait le bonheur des autres… Ajoutez à cela un ton que l'on qualifiera de désabusé et ironique, sans compter la présences de réflexions sur le rôle de l'écrivain et vous obtenez un cocktail idéal qui n'est pas sans rappeler les géniales nouvelles du catalan Sergi Pàmies.
Quant à la traduction de Juliette Aubert, sa fluidité vous ferait presque oublier que ce livre est le fruit de l'imagination d'un grand auteur étranger.

En un mot, Gloire est un régal, et ce pour toutes les raisons énoncés précédemment ainsi qu'une dernière : le plaisir qu'a pris ce grand nom de la scène littéraire allemande en l'écrivant est perceptible à chaque page ! »