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Des mots d'auteur... Hervé Le Corre

Publié le 12/10/2004
Terminons avec quelques propos de l'écrivain, extraits d'une interview en ligne :

Sur l'imagination du romancier : "J'ai peu d'imagination, et je trouve que le quotidien, donc, à savoir la vie sociale, la rue, les gens, et toutes les violences, physiques ou symboliques qu'ils subissent ou infligent, sont un réservoir inépuisable de fictions".

 

Sur le style : "Le style ? Je n'en ai pas de constant. J'aime bien changer d'instrument, d'harmonie, ce qui m'évite de réécrire tout le temps, comme font pas mal d'auteurs, le même livre (...) Ceci dit, le but que je vais essayer d'atteindre (...) c'est l'âpreté, la sécheresse, le lyrisme maîtrisé, contenu. Sans gras ni déchet, si j'y parviens".

 

Sur la difficulté d'écrire : "... non, ce n'est pas facile d'écrire, et pour moi de moins en moins. Je perds, il me semble, l'innocence d'il y a 12 ans, déjà, époque de mon premier roman publié. Je trouve ça de plus en plus écrasant d'écrire, malgré le plaisir que ça me procure, et de tacher, surtout, d'écrire le monde qui m'entoure et qui hurle, et qui saigne, à m'en crever les yeux et les tympans".

 

Sur l'engagement de l'écrivain : "Bon, militer en écrivant des romans, feindre de croire (feindre seulement, parce que si on y croit vraiment, on est bon pour le cabanon) qu'une oeuvre de fiction puisse changer quoi que ce soit, faire avancer la moindre question sociale ou politique, ça me fait rire et grincer des dents. On traduit seulement, et c'est déjà pas si mal quand on y parvient, la vision qu'on a du monde, des hommes, etc".

 

Source : mauvaisgenres.com