Reconnu par ceux qui l'ont combattu non seulement pour ses qualités de militaire et de stratège mais aussi pour sa grandeur morale et son humanisme, l'Emir dépose les armes en 1847 et opte pour l'exil. Il est retenu prisonnier en France où son comportement chevaleresque, sa noblesse d'esprit et sa curiosité intellectuelle conquièrent les coeurs.
Libéré en 1852 par Napoléon III, Abd el-Kader quitte la France à destination de la Turquie, puis de la Syrie. Il protégera les Chrétiens menacés par les révoltes Druzes, ce qui lui vaudra l'admiration et la reconnaissance de l'Europe, et il consacrera l'essentiel de son séjour à Damas à la méditation et à l'enseignement spirituel. L'Emir choisit de reposer dans cette ville, aux côtés de l'un des plus grands maîtres de la mystique musulmane, ibn Arabî.
Tout à la fois homme d'action et de méditation, de tradition et de progrès, de raison et de foi, l'Emir Abd el-Kader fut un véritable trait d'union entre l'Orient et l'Occident. Au-delà des circonstances historiques, son message en faveur d'un dialogue fécond entre les cultures et ses qualités universelles restent aujourd'hui d'une grande actualité.