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Le Manga

Publié le 21/02/2006
Alors qu'il y a dix ans seulement vingt mangas avaient été traduits en français, le manga s'impose aujourd'hui comme l'un des principaux facteurs d'augmentation de la production Bande Dessinée. Voici donc un petit tour d'horizon sur la BD nippone pour comprendre la richesse et la diversité du genre.

Les origines du Manga

Il faut s'immerger dans les origines de l'histoire graphique du Japon pour en trouver les racines, avec la technique de l'E-Makimono, technique de dessin provenant de Chine qui a vu son essor entre le 9e et le 14e siècle : des images peintes sur de longs rouleaux de papiers, agencées en séquences et représentant des légendes, des anecdotes de guerre, des scènes de la vie quotidienne, le tout traités avec humour. Ce sont les «chôjî giga», ou « images d'oiseaux et d'animaux gambadant » de Toba (1053-1140) mettant en scène des animaux afin de représenter des homme, qui sont considérés comme les premiers dessins menant aux mangas. Bien plus tard, au moyen de la technique xylographique « Ukyo-e », un art populaire représentant la société japonaise en évolution, Katsuhika Hokusai (1760-1849) réalise en 1814 des rouleaux d'images caricaturaux connus sous le nom «Hokusai Manga». Le terme «Manga» était né.
Enfin, avec l'ouverture du Japon à l'occident par l'empereur Mutsuhito en 1867, les caricatures, les dessins de presse, les strips et comics occidentaux affluent et révolutionnent l'art graphique. Le premier magazine de BD satirique japonais, le Tokyo Puck, paraît en 1905.
Ce ne sera qu'après la seconde guerre mondiale que le manga moderne apparaitra, et ce sera Osamu Tezuka  (Astro le petit Robot, Métropolis, Black Jack, L'histoire des 3 Adolf, Kirihito...) qui en jetera les bases. Admirateur du travail de Walt Disney, et faute de ressources pour se lancer dans l'animation, ce sera par le manga qu'il développera son intérêt pour le style cinématographique, en manipulant les différents plans et angles, les cadrages variés et la répétition de détails, tout en abordant des genres et sujets variés. Il mourra en 1989, surnommé «kami-sama», le «dieu du manga».

Le phénomène Manga au Japon

La commercialisation des mangas au Japon est radicalement différente de celle en France. Tout d'abord, les mangas sont publiés chapitre par chapitre dans près de 300 magazines hebdomadaires spécialisés (les Mangashi), oscillant entre 350 et 1000 pages. Face à cette rude concurrence, les magazines ont mis en place un système de vote qui permet d'éliminer les séries ne rencontrant pas l'approbation du public. Ce qui oblige les mangakas (les dessinateurs de mangas) à conserver un rythme soutenu dans les scénarios de leurs mangas.
Quand une série rencontre un grand succès, elle est alors produite sous la forme de dessin animé, ou « Anime ». L'inverse est aussi vrai puisqu'il arrive que certaines oeuvres soient d'abord portées à l'écran puis éditées en mangas comme Le voyage de Chihiro et Princesse Mononoke, de Miyazaki.
On distingue trois principaux genres : les Shonen qui s'adressent aux jeunes garçons, les Shojo pour les jeunes filles, et les Seinen pour les adultes. Ces trois genres sont des étiquettes destinées à orienter le public vers les mangas susceptibles de lui plaire.
Enfin, les mangas bénéficient d'un réseau de distribution très large et très bon marché, puisqu'ils sont généralement publiés sur du papier recyclé. On les trouve dans les kiosques, les stations de métro, les distributeurs automatiques et même par un système de location « Kashibon manga » inconnu en Europe.

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Bibliographie