Chargement...
Chargement...

Les juges et la justice

Publié le 02/05/2002
Les années 2001 - 2002 sont marquées par de longues réflexions sur la justice et la mise en avant de personnalités du Barreau, souvent toutes plus médiatiques les unes que les autres.

Un baudet chargé de reliques
S'imagina qu'on l'adorait:
Dans ce penser il se carrait,
Recevant comme siens l'encens et les cantiques.
Quelqu'un vit l'erreur, et lui dit:
"Maitre Baudet, ôtez-vous de l'esprit
Une vanité si folle.
Ce n'est pas vous, c'est l'idole
A qui cet honneur se rend,
Et que la gloire est due."
D'un magistrat ignorant
C'est la robe qu'on salue."

Jean de La Fontaine. L'Ane portant des reliques.

 

Pléthore de titres sur les juges et la justice en ce début du XXI° siècle.

Où vont les juges ?  Laurent Greilsamer. Daniel Schneiderman. Fayard.
Les juges forment aujourd'hui un pouvoir à part entière, qui fait pour le moins jeu égal avec les pouvoirs exécutif et médiatique. Les juges d'instruction convoquent, mettent en examen, poussent à la démission, incarcèrent ministres et anciens ministres. Ils prennent l'opinion à témoin dès lors qu'ils rencontrent une résistance. Plus rien ne semble en mesure de les arrêter.
Les deux journalistes ont confessé quelques acteurs de cette "révolution judiciaire", au cours de l'année 2001: ils les ont fait témoigner sur leur espoir de sursaut et leur crainte d'un viloent retour de bâton; les ont interrogé sur leur propre pouvoir, la perceptionqu'ils en ont, les limitent qu'ils lui assignent. Il les ont fait réagir sur les abus éventuels.
Eva Joly, Marie-Odile Bertella-Geffroy, Eric de Montgolfier, Jean de Maillard, Valery Turcey, 12 juges en tout qui passent sur le divan.

La cour des Miracles. Yves Bonnet. Flammarion.
Une cour des Miracles, c'est un espace clos, cohérent et solidaire, régi par des règles et, en même temps, soumis à l'arbitraire, celui des juges. A la Cour des Miracles du bon Totor, ce sont Clopin Trouillefou et ses compères qui condamnent et qui gracient. A la Cour des Miracles de la République, ce sont de graves messieurs et de sévères dames qui officient. La Cour des Miracles, au fond, ce sont des règles auxquels nul ne comprend rien et des juges que l'on ne comprend pas bien.
Les juges sont parmi nous; ils nous asservissent; ils sont l'ultime recours, mais aussi la révolte de notre société, la seule contestation qui nous soit accessible, quand décidement, nous ne faisons pas un très bon usage du suffrage universel.
Cet ouvrage propose une réflexion sur les juges, dont Chéri Bibi a fait une très bonne analyse: "Les juges font ce qu'ils peuvent et on aurait tort d'oublier que ces ont des hommes comme nous !"
Nous sommes bien loin du septième commandement. ("Tu ne commettras pas d'iniquité dans tes jugements: tu ne favoriseras ni le pauvre, ni le riche, mais tu jugeras ton prochain selon la Justice").

La justice en folie. André Branne. Les éditions de l'Officine.
La justice en folie, ce n'est pas la folie des juges, mais bien celle des hommes. C'est folie de croire que le droit est juste, que la bonne foi suffit , que la loi équitable, que les citoyens naissent libres et égaux, que tout accuse est présumé innocent.
Les juges font ce qu'ils peuvent, mais les choses étant ce qu'elles sont, l'institution de la Justice ne les y aide guère.
Un chronique judiciaire humoristique.

Affaires de juges. Les magistrats dans les scandales politiques en France. Violaine Roussel. Editions La Découverte.
Les rapports actuels entre magistrature et politique témoignent de mutations importantes qui se sont déroulées durant la dernière décennie du XX° siècle. Dans ces transformations, on peut y déceler une véritable "judiciarisation" du politique. Le champs d'action des magistrats s'est étendu à la poursuite de comportements politiques qui en étaient préalablement exclus. Les protestations publiques de juges instructeurs de "scandales politiques", tels Eva Joly ou Eric Halphen, tant qu'à leur faibles moyens ou leur manque d'indépendance, manifestent l'autonomie déjà acquise par les juges. Comment les choses ont-elles pu se renverser ? Comment expliquer cette transformation des rapports de forces entre monde politique et justice ? A-t-on à faire à des juges frustrés portés par une volonté d'ascension sociale ou de revanche vis à vis des politiques ? Ou à des juges inflexibles appliquant la loi des hommes à des politiciens corrompus ? En reformulant les termes du débat sur l'indépendance de la magistrature, Violaine Roussel apporte un éclairage inédit sur les nouvelles relations entre justice et politique.

 

Biographies de nos aventuriers des temps modernes.

- Eric Halphen. Sept ans de solitude. Denoél.

- Eva Joly. Notre affaire à tous. Les Arènes.

- Laurence Vichinievsky. Sans instructions. Stock.

- Gisèle Halimi. Avocate irrespectueuse. Plon.

- Anne-José Fulgeras. Affaires à suivre. Albin Michel.