Leur histoire est passionnante, complexe, violente aussi. Celle "d'une autre France", en prise avec une minorité religieuse dont les influences culturelles, intellectuelles et théologiques ont contribué à modifié le visage de la nation.
On ne lit plus la Bible de la même façon, on ne pense plus le christianisme non plus de la même façon. L'art, la philosophie et même l'État laïque doivent beaucoup aux protestants de France qui, nés avec la modernité, ont joué un rôle essentiel dans la construction de l'identité du pays.
Mais leur histoire est aussi celle d'un échec, celui d'une religion jeune et moderne qui n'est jamais parvenue à s'implanter complètement, voire à conquérir la France. Si les huguenots représentaient 10 % de la population en 1560, ils n'en représentent aujourd'hui plus que 0,5 %.
Mais le protestantisme est polymorphe et toujours d'un dynamisme étonnant. Car si l'on compte l'ensemble des Églises protestantes(dont les évangélistes venus d'outre-Atlantique forment la majorité), le chiffre atteint 3% de la population française. Loin d'être moribond, le protestantisme, sous toutes les formes qu'il revêt aujourd'hui, semble encore avoir de beaux jours devant lui.