Les 13 ème et 14 ème siècles de Paul Doherty et Edith Pargeter :
La vie politique anglaise connaît une mise en péril du pouvoir royal. Jean sans Terre qui a succédé à son frère, doit faire face à la montée en puissance de la dynastie des Capétiens. Après moults combats et rebondissements, il perd toutes ses possessions françaises, sauf la Guyenne, au profit du roi de France. Ses coûteuses campagnes militaires le coupent du peuple et des barons, il doit alors faire face à une guerre civile qui embrase sa fin de règne et mine son autorité. Son fils, Henri III, âgé de neuf ans, lui succède en 1216. Les griefs de ses sujets contre la pression fiscale ne cessent pas pour autant. Le gouvernement est obligé de céder sur certaines exigences et c'est ainsi que naît la première constitution écrite de l'époque, définissant les droits des hommes ... libres ! Pendant la totalité de son règne, le roi va devoir composer avec la grogne latente de son peuple et l'hostilité de la noblesse.

Ellis Peters a également publié sous son vrai nom, Edith Pargeter, une trilogie historique (La pierre de vie, Le rameau vert  et La graine écarlate) qui se déroule au début du 13ème siècle, au temps des guerres opposant les Anglais aux Gallois. Les héros sont des bâtisseurs de cathédrales, tailleurs de pierre de leur état, au service d'Isembard, le seigneur de Parfois. Harry Talvace et ses amis vont grandir et mûrir au fil des pages et des batailles qui endeuillent le pays.

Les descendants d'Henri III (Edouard 1er: 1272-1307, Edouard II : 1307-1327 et Edouard III : 1327-1377) n'auront de cesse de restaurer l'autorité royale tout en composant avec les Parlements où siègent les Lords spirituels et temporels ainsi que les Bourgeois des cités. Ils vont mener de front la conquête de la Grande Bretagne (domination du Pays de Galles puis de l'Ecosse) et la guerre plus au moins larvée avec la France. L'enjeu est de taille : récupérer les territoires jadis occupés par les Anglais.
En 1337, Edouard III revendique la couronne de France (dont il est l'héritier direct par sa mère) à la mort de Philippe Le Bel. L'année suivante débute la Guerre de Cent Ans. Peu à peu, au gré des trêves et des reprises du conflit, l'Angleterre reconquiert presque toutes ses anciennes possessions.
C'est à la fin du 13ème siècle que Paul Doherty, dans L'Ange de la mort, situe les aventures de son personnage fétiche Hugh Corbett. Ce clerc de justice est l'enquêteur officiel du roi Edouard 1er. Doherty, professeur d'histoire médiévale, recrée avec brio l'atmosphère d'angoisse et de suspicion caractéristique de cette époque violente, où trahisons et intrigues se succèdent à un rythme vertigineux.

La société anglaise baigne dans la superstition et le surnaturel. Le Malin est souvent évoqué pour couvrir les méfaits humains... Corbett est au service d'un roi sanglant et assoiffé de pouvoir. Il parcourt les routes d'Angleterre (mais aussi d'Ecosse, d'Italie et de France) pour y défendre les intérêts de son souverain. Il est tout à la fois espion, fin limier et juriste. Il se doit de satisfaire un maître entouré d'ennemis, au risque de tomber en disgrâce s'il faillit. C'est un héros très humain, constamment tiraillé entre la nécessité de remplir sa mission et les hésitations de sa conscience. 

Mais Doherty n'en reste pas là et imagine, sous le pseudonyme de Paul Harding, un nouvel héros, frère Athelstan. La première enquête (La galerie du rossignol) se situe en 1377 au moment des décès successifs du Prince Noir et de son père Edouard III et de l'accession au trône du jeune Richard II. Cette série truculente, met en scène un dominicain féru d'astronomie, frère Athelstan malmené par ses ouailles, et le coroner de Londres, bon vivant et buveur, John Cranston. Alors que le pays est déchiré par les luttes de pouvoir, nos deux héros vont être amenés à enquêter aussi bien dans les taudis londonniens qu'au milieu des fastes de la noblesse.

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