L'idée d'une "mobilité durable" offre le cadre d'un rééquilibrage. Elle se démarque de l'approche traditionnelle en matière de planification des transports, dans laquelle le transport n'était qu'un besoin dérivé de la croissance économique. L'approche présente prend en compte l'évaluation des risques et les préoccupations démocratiques. ©Electre 2024

La Revue internationale des sciences sociales, créée en 1949 par l'UNESCO, est publiée en cinq langues: anglais, français, arabe, chinois et russe. Une version en espagnol se trouve sur internet, au site www.unesco.org/issj.

La revue vise à rapprocher les communautés de spécialistes des sciences sociales, ainsi qu'à porter à la connaissance d'un large public des informations et des discussions en sciences sociales qui sont déjà connues des milieux spécialisés.

Les numéros sont en général organisés autour d'un dossier thématique coordonné par le rédacteur en chef en collaboration avec un conseiller de la rédaction. Des manuscrits non commandés peuvent aussi être pris en considération, paraissant sous les rubriques «Tribune libre», «Le milieu des sciences sociales» (articles sur des questions professionnelles dans le domaine des sciences sociales), et «Dossiers ouverts» (articles faisant suite à des échanges de vues thématiques antérieurs). Les informations sur les abonnements figurent en troisième de couverture.

Ce numéro (176): Mobilités durables

Conseiller de la rédaction: Liana Giorgi

La mobilité, ainsi que les technologies et les réseaux de transport dont elle dépend, figure parmi les caractéristiques les plus notables des sociétés modernes. Par les ressources qu'ils consomment (des combustibles fossiles à l'espace physique), leurs effets directs et indirects sur l'environnement et l'organisation sociale (depuis la pollution jusqu'aux styles de vie), leur profond sens culturel, mobilité et transport se situent sur les failles de tensions, de dynamiques et d'inégalités massives et actuelles. La capacité qu'ont les systèmes démocratiques de produire des choix collectifs bien informés, qu'il s'agisse de réglementations, d'infrastructures particulières ou de systèmes de transport dans leur ensemble, constitue un véritable test pour la démocratie en général dans sa confrontation aux exigences concurrentes de l'expertise, de l'ouverture et de l'inclusion face à des systèmes sociaux complexes que traversent de part en part les contraintes techniques et les effets pervers.

Curieusement, pourtant, les sciences sociales se sont relativement peu intéressées au transport. Ce numéro constitue une tentative préliminaire de rééquilibrage à cet égard, à la faveur d'une réflexion sur la mise en oeuvre de la «durabilité» dans des sociétés dans lesquelles «mobilité» et «flexibilité» sont, à différents titres, au coeur des compréhensions de soi. La balance des coûts et des bénéfices dans le secteur des transports a longtemps penché vers le mouvement toujours plus lointain et rapide de choses toujours plus nombreuses. Le préjugé en ce sens est d'ailleurs inscrit dans les procédures mêmes d'évaluation des options concurrentes. L'idée d'une «mobilité durable» offre le cadre d'un rééquilibrage. Elle se démarque de l'approche traditionnelle en matière de planification des transports, dans laquelle le transport n'était qu'un besoin dérivé de la croissance économique, qui exigeait les infrastructures à même de le satisfaire. Désormais, se profile une approche qui se nourrit de faits pertinents, de l'évaluation des risques et des préoccupations démocratiques, et qui reconnaît les écueils d'une croissance débridée.

Numéro précédent (175): Cibles mobiles

Conseillers de la rédaction: Shelley Feldman, Charles Geisler et Louise S. Silberling

Prochain numéro (177): Devenirs des sciences sociales

Choix de communications présentées à l'occasion du Colloque international du CISS, Sciences sociales et politiques sociales au XXI^e siècle (Vienne, décembre 2002).