Dossier sur l'étude consacrée par Newton (1642-1727) à l'optique, la vision, la lumière et les couleurs. Propose des analyses sur la démarche scientifique mise en oeuvre par l'auteur, la dimension théologique du texte, sa réception et sa postérité. ©Electre 2024

1704-2004 : à l'occasion du tricentenaire de la première édition de l'Optique d'Isaac Newton, il a paru opportun de revenir sur cet ouvrage majeur, et de proposer un dossier qui, à la manière d'un prisme, révèle les composantes diverses de la théorie newtonienne de la lumière et des couleurs.

L'Optique se présente d'abord comme un traité de science expérimentale : à ce titre il convient de s'intéresser aux enjeux proprement théoriques que soulève sa lecture, selon une perspective soucieuse de lui donner sa place exacte dans l'histoire des sciences. C'est ce à quoi s'emploient, par des voies très différentes, Loup Verlet et Philippe Hamou.

Pour autant, il est désormais difficile d'étudier la science newtonienne sans tenir compte des importants progrès que connaît depuis une vingtaine d'années notre connaissance des autres facettes du génie de l'auteur des Principia. Les recherches de Newton sur l'optique sont inséparables de ses préoccupations théologiques, ainsi que le montre Stephen Snobelen dans une étude approfondie de la question.

Enfin, la postérité du traité newtonien des couleurs, qui mériterait tout un ouvrage à elle seule, ne s'est pas limitée au seul domaine scientifique, ni à l'Angleterre. Des philosophes, tels que l'Irlandais George Berkeley, ou des poètes, comme l'Ecossais James Thomson, se sont emparés des découvertes de Newton pour alimenter leur propre réflexion ou y puiser leur inspiration. C'est respectivement à ces deux figures majeures du dix-huitième siècle britannique que Laura Berchielli et Pierre Carboni consacrent des pages lumineuses.

1984-2004 : par une coïncidence des calendriers de commémoration, le rapport de Michel Foucault aux Lumières occupe à nouveau l'actualité. Notre rubrique « Forum » ouvre ses colonnes au philosophe Guillaume Le Blanc, qui se livre à une mise au point synthétique et originale sur cette question controversée.