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Une activité respectable

Auteur : Julia Kerninon

Un coup de coeur de Anaïs

Gonflée. Oui, quand j’ai lu (je crois sur le site de Télérama) que Julia Kerninon, signait une oeuvre ouvertement autobiographique à 30 ans, je me suis dis : elle est gonflée. J’étais déstabilisée, car après avoir lu ses deux derniers romans ("Buvard" puis "Le dernier amour d’Attila Kiss"), j’avais donné de la place à cette auteure qui m’avait surprise, puis impressionnée, qui avait crée des personnages rugueux, violents, magnifiques. Oui, Julia Kerninon avait de la maîtrise, de la justesse, aimait ce (ceux) qui était râpeux, nu, sobre, puissant, et non, je n’avais pas envie d’être déçue par un texte autobiographique qui viendrait me trahir, où je découvrirai que Julia Kerninon n’est pas aussi brut, sauvage, et « à part » que je l’imaginais. Sauf que.
 Sauf qu’Une activité respectable, ça commence comme ça :

« À cinq ans et demi, j’ai passé un contrat avec mon père. Premier compromis d’une longue et fructueuse série, j’ai accepté de ne plus sucer mon pouce en échange d’un aller-retour à la capitale. Pourtant, c’est ma mère qui m’a emmenée - dans mon souvenir en tout cas il n’y a qu’elle et moi au moment où elle s’est arrêtée net devant une façade, dans le quartier Notre-Dame, et m’a fait déchiffrer l’enseigne de Shakespeare and Company. C’était l’année où nous portions chacune un manteau en faux léopard (…) »

Alors forcément, je continue, parce que moi aussi je suis de province, parce que moi aussi me rendre pour la première fois à Paris et chercher et trouver Shakespeare and Company (épelé shakeuspireu dans la tête pour se souvenir de l’orthographe) ça veut dire quelque chose, parce que moi aussi j’ai lu comme une enragée, et qu’à un moment de ma vie mes lectures et les auteurs que j’aimais et découvrais en dilettante étaient ce qui me définissait, m’encrait au réel, c’était mon judas sur l’avenir, et se rendre à Shakespeare and Company, ça terminait l’enfance.

J’ai continué, et défend aujourd’hui ce livre avec toute la force de mon narcissisme, parce qu’enfin une jeune femme qui me ressemble, qui ressemble à mes ami-e-s, qui n’est pas devenue un pur produit éditorial, mais une apache, une forcenée, une sauvage, raconte son rapport viscéral et intime à la lecture, et surtout, à l’écriture.

« Je vis la même journée depuis vingt cinq ans et j’en ai déjà trente. »

Julia Kerninon écrit comme certains fabriquent de la musique, font des photos, pratiquent un sport : c’est en elle, c’est son domaine, qu’elle exporte à Budapest où elle ne quittera pas son appartement, qu’elle remplit de ses expériences (la jeune Caroline de Buvard est-elle née quand Julia servait des rafraîchissements dans un petit bar de la côte Atlantique ?).

Si vous avez aimé les livres de Julia Kerninon, empressez-vous de lire celui-ci. Les autres, dépêchez-vous d’acheter Buvard : vous découvrirez une auteure dont vous allez avoir envie de continuer d’entendre parler.
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Résumé

Un récit dans lequel la romancière raconte sa propre histoire et rend hommage à la littérature. Née de parents passionnés de lecture et d'Amérique, elle reçoit en cadeau une machine à écrire à l'âge de 5 ans. Ayant toujours voulu être écrivaine, elle parle de la littérature comme d'une activité respectable. ©Electre 2024

Une activité respectable

« Nous avions beaucoup, beaucoup de chance, me disait ma mère, parce que nous avions les livres et que dans les livres les phrases étaient éternelles, noires sur blanc, solides, crédibles, et elles nous livraient le monde entier, lavé de ses scories, sans temps mort, un cours d'eau pur et bondissant, un monde dans lequel nous pouvions nous échapper chaque fois que le monde réel cessait d'être intéressant. Et cette leçon-là était une grande leçon aussi, pour quelqu'un qui voulait devenir écrivain. »

Élevée par des parents dévoreurs de livres, Julia Kerninon reçut à cinq ans en cadeau une machine à écrire. Lire et écrire furent d'emblée données comme des activités respectables et hautement désirables. Dans une langue vive et imagée, cette jeune femme de trente ans, déjà prix Françoise Sagan pour son premier roman, Buvard, et prix de la Closerie des Lilas pour son deuxième, Le dernier amour d'Attila Kiss, rend un hommage vibrant à la littérature.

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Fiche Technique

Paru le : 04/01/2017

Thématique : Biographies d'auteurs

Auteur(s) : Auteur : Julia Kerninon

Éditeur(s) : Rouergue

Collection(s) : La brune

Série(s) : Non précisé.

ISBN : 978-2-8126-1203-9

EAN13 : 9782812612039

Reliure : Broché

Pages : 59

Hauteur: 21.0 cm / Largeur 14.0 cm


Épaisseur: 0.8 cm

Poids: 120 g