Un coup de coeur de Emilie S.
Rosa Parks est un symbole. Celui de la lutte des droits civiques aux États-Unis et leur victoire dans une Amérique où la ségrégation était officiellement à l’œuvre. Mais prononcez le nom de Rosa Parks et aussitôt une image vous vient à l’esprit : celle d’une femme assise dans un bus à Montgomery en Alabama. Et le symbole commence avec cette image.
Lire Mon histoire de Rosa Parks permet d’aller au-delà de cette image. D’une écriture simple et claire, elle retrace son enfance à Tuskegee, Alabama. Elle raconte son enfance et donne de nombreux détails qui permettent de comprendre, mettent en éclairage ce qui fera qu’un jour, le 1er décembre 1955, elle décidera de ne pas céder sa place assise à un homme blanc dans le bus comme le chauffeur du bus (et la loi) l’ordonnait alors. On comprend qu’elle n’était pas simplement fatiguée ce soir-là par son travail mais fatiguée par toutes les injustices que les afro-américains subissaient (elle le répète plusieurs dans son récit voulant sans doute redonner tout son sens à cet acte). Ce qui est intéressant dans ce témoignage est la construction du parcours militant de la jeune femme. Elle analyse elle-même sa prise de conscience par différents épisodes qu’elle relate et qui l’ont marqués durablement : différences de traitements entre noirs et blancs, la peur permanente... (rappelons que s’attaquer à un blanc état passible de peine de mort), l’éducation que lui a donnée sa mère, les exemples de fiertés autour d’elle, la rencontre avec son mari, militant de première heure pour les droits civiques,... Non, Rosa Parks n’est pas simplement fatiguée ce soir-là de décembre : l' épisode du bus est une étape, le point d'orgue d’une vie de militante irréprochable. Il faut se rendre compte que le mouvement de protestation a duré un an après l'arrestation de Rosa Parks. On assiste également à l’après-procès et le récit de toute une vie de lutte.
Une vie qui rend hommage à tous les combats courageux pour l’égalité qui trouve une résonance encore aujourd’hui...