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Un coup de coeur de Anaïs
Pour cette rentrée de janvier 2019, nous avons découvert avec un plaisir certain cette Madame 60 bis, aux éditions L'Arbre vengeur, remarquées à l'automne 2018 pour le Prix de Flore avec le très drôle "Anatomie de l'amant de ma femme" de Raphaël Rupert.
L'arbre bordelais se fait plus noir en 2019 avec ce grand roman social et féministe, découverte et réédition d'un texte épuisé de 1930 d'une militante communiste, Henriette Valet.
A Paris, au début des années 1900, une femme rentre fébrilement à l'hôpital pour y passer sa grossesse. Dans une salle commune, elle y rejoint d'autres malheureuses comme elle, qui attendent la "délivrance". Boniches, paysannes, prostituée, Madame 60 bis rejoint une communauté de femmes dont elle sera la témoins.
" Au fond, là-bas, quelques malades sont assises sur leur lit, jambes pendantes ; les mains posées sur leur gros ventre, au-dessous des paquets jumeaux de leurs mamelles, elles tricotent, et leur bouche moud des paroles, au rythme des aiguilles. (...) Le brancard est glissé entre les lits 60 et 61. Je suis maintenant madame 60 bis, j'ai un nom".
Avec un génie du dialogue, gouailleur, argotique, et un singulier talent d'observation, Madame 60 bis révèle la misère pour mieux montrer l'absence de conscience de classe.
" Au fond, là-bas, quelques malades sont assises sur leur lit, jambes pendantes ; les mains posées sur leur gros ventre, au-dessous des paquets jumeaux de leurs mamelles, elles tricotent, et leur bouche moud des paroles, au rythme des aiguilles. (...) Le brancard est glissé entre les lits 60 et 61. Je suis maintenant madame 60 bis, j'ai un nom".
Avec un génie du dialogue, gouailleur, argotique, et un singulier talent d'observation, Madame 60 bis révèle la misère pour mieux montrer l'absence de conscience de classe.