Un coup de coeur de Monica
Or elle nous avertit, en guise de prélude à son récit: "L'Appel est un roman, il trace l'itinéraire d'un adolescent jusqu'à un point culminant de son existence. Surnommé "L'Hurluberlu" parce que gaiement obsédé par le désir de suivre sa propre voie, Richard est un personnage fictif. Je n'ai gardé, de la vie de Fosbury, que les faits sportifs et quelques détails qui servent la vérité du livre et de mon personnage. Lui-même incarne, dans toute sa simplicité, quelque chose de plus grand que lui."
Lorsque nous rencontrons Richard il a quatorze ans et plafonne depuis quatre ans à son mètre soixante-deux en saut en hauteur. Qu'à cela ne tienne, le vrai plaisir qu'il tire de cette activité consiste dans les trajets aller-retour jusqu'au gymnase, dans le temps passé avec les copains: tout sauf la compétition ou l'envie de se dépasser. Son corps, grand, dégingandé, n'a pas l'air de vouloir lui obéir. Ses entraîneurs suggèrent même à son papa de l'inscrire dans une autre discipline.
Seulement voilà, durant l'été qui le sépare de son passage au lycée, le hasard lui fait prendre conscience de la maîtrise qu'il peut avoir sur ce corps si particulier. Il en fera son meilleur allié et n'abandonnera plus le saut en hauteur.
La découverte du saut dorsal, un hasard aussi, lors de ses entraînements en solitaire, donnera un sens à sa vie: cultiver la joie de continuer à faire ce qu'il aimait faire. Etre la course, être le saut, contre vents et marées, être lui, Richard Fosbury, un hurluberlu, soit, mais un hurluberlu heureux, serein.
L'Appel est aussi l'histoire d'un magnifique premier amour, un récit d'amitiés et la photo sépia d'une Amérique toujours en proie à ses démons belliqueux.
Un roman que vous refermerez un sourire aux lèvres.