Un coup de coeur de Helga
L'histoire débute dans les années 1950 quand Sigvaldi et Helga décident de nommer leur fille Asta ; à une lettre près, cela signifie amour en islandais. Si on imagine ensuite un récit chronologique classique, de l'enfance à la vieillesse d'Asta, que nenni ! Stefansson trompe son lecteur et raconte Asta par d'autres biais : par les lettres qu'elle envoie à un amant après trente ans d'amour ; par divers souvenirs, comme l'été de ses quinze ans, envoyée dans les fjords de l'Ouest parce qu'elle devenait incontrôlable, ou par ses histoires d'amour ratées ou par ses tentatives de suicide...
Qui est Asta finalement ? Une jeune femme qu'on ne cerne pas tout à fait, qu'on sait frappée par le malheur à plusieurs reprises, fragile femme, belle comme le soleil et la lune en même temps, flamboyante comme sa mère Helga mais avec de grandes failles, proche d'un gouffre. Voici un immense roman, sur une vie et une vie comporte des problèmes, des errances, des moments où on nage dans le brouillard, des ratés. En fermant ce livre, les questions sont plus nombreuses que les réponses. Mais après tout, pourquoi la littérature devrait donner toutes les réponses ?