Quatrième de couverture
Le petit tailleur bleu ciel
« La pute m'aborda avec un sourire enjôleur. Élégante, jolie, bien foutue, je l'avais déjà repérée la veille au soir, dans une petite rue à peine éclairée, entre l'aéroport et la tripotée d'hôtels qui jouxtaient cette zone de transbordement de passagers.
Avais-je été séduit ? Certainement ! D'autant plus que j'avais eu du mal à piger qu'une fille de cette classe - parce qu'elle en avait de la classe ! - se croyait obligée de tapiner. Peut-être ne faisait-elle que dans les clients fortunés, des directeurs commerciaux de grande marque, enfin des mecs à pognon ?
Pourtant, comment était-elle tombée si bas ? Je n'étais pas niais : certaines personnes, femmes ou hommes, trouvent plus commode et surtout plus rentable de se prostituer plutôt que d'aller pointer dans un burlingue ou au supermarché.
Si ça vient juste, pensais-je, n'a-t-elle pas d'autre choix pour payer ses études. Que voulez-vous, mon esprit chevaleresque et mon empathie naturelle prennent toujours le dessus, d'autant plus que, lorsque je l'avais vue dans son petit tailleur bleu ciel, elle semblait un peu paumée, les fesses posées sur le rebord du trottoir, la tête baissée, le regard dans le caniveau, exactement comme si elle commençait à prendre conscience d'une future descente dans un maelström de stupre. »
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