Un coup de coeur de Emilie S.
Elle s’appuie pour cela sur son expérience personnelle ce qui donne une teneur toute particulière à cet essai. Son journal tient lieu de support : « […] ce journal, je l’ai tenu pour deux raisons. La première est méthodologique et scientifique […] je tenais à noter tous les faits que je vivais, mais aussi toutes les émotions que j’éprouvais au gré des multiples épreuves traversées dans l’exercice des responsabilités. »
C’est donc au travers de la démarche spécifique de l’« observation participante » que la sociologue, à la fois « témoin direct et cible » donne à lire un document fait « pour combattre le sexisme dans le sport et lutter contre les discriminations qui vont avec ».
Si la question du sexisme dans le sport est essentielle, c’est parce qu’elle reflète le sexisme présent dans la société comme un miroir grossissant. Le sport est un domaine considéré comme masculin avant tout, un monde dans lequel les femmes ne sont que des actrices de seconde zone (voir par exemple la place des compétitions féminines sportives dans les médias), un espace dans lequel le pouvoir appartient aux hommes et au sein duquel les clichés véhiculés par les hommes et les femmes restent tenaces.
Béatrice Barbusse dénonce de façon brillante ces mécanismes en y mêlant son expérience personnelle (et donc de nombreux exemples) ce qui rend la lecture très plaisante (et effarante).
Il y a quelque jours, une femme vient d’être élue à la présidence de la Ligue de football professionnel (ce qui n’était jamais arrivé). Cet essai est plus que jamais d’actualité. Les mentalités changent… Oui. La sociologie peut être un sport de combat.