Rappelle aux Ajacciens que la propriété des Milelli, une ancienne maison de campagne des Bonaparte, devenu lieu de promenade, fait partie du patrimoine. Avec ses oliviers centenaires et un arboretum aux espèces méditerranéennes, ce domaine évoque l'histoire de la cité, l'évolution de la propriété foncière et l'histoire d'une économie tributaire des ressources en eau. ©Electre 2024

Pour beaucoup d'Ajacciens, l'ancienne maison de campagne des Bonaparte évoque d'abord un lieu de promenade dominicale de leur enfance. Le calme de la propriété retirée de la ville qu'elle domine, la douceur de l'ombre de ses oliviers centenaires, l'arboretum aux espèces méditerranéennes rares les auront peut-être incités à y emmener leurs propres enfants.

Mais peu connaissent la charge historique considérable du lieu, sa longue histoire depuis les années 1670 où les Jésuites entreprirent d'y construire un lieu de repos, le rachat par Charles Bonaparte, les journées que ses enfants (et parmi eux un certain Napoléon) y passèrent, la revente par Joseph au futur cardinal Fesch, le legs du cardinal à la ville en 1843.

Car ce domaine évoque l'histoire de notre cité, l'évolution de sa propriété foncière, l'histoire de son économie si tributaire de ses ressources en eau et des richesses de ses environs. Il porte aussi la marque des conflits qui ont opposé les paesani aux citadini, les Ajacciens aux Paolistes, les Jacobins aux Paolistes, de l'occupation de la Corse par les Anglais. Bref, c'est un condensé de l'histoire de notre ville et particulièrement de ce XVIII^e siècle qui vit la Corse génoise devenir la Corse contemporaine.

Avant que la ville ne lance un programme de réhabilitation du parc et de la maison, j'ai souhaité qu'un colloque soit organisé pour rappeler aux Ajacciens que la propriété des Milelli est une partie essentielle de leur patrimoine et pour que chacun puisse s'exprimer sur son aménagement futur.

Le colloque qui s'est tenu les 26 et 27 avril derniers a été une grande réussite. Il a permis d'entendre trois spécialistes incontestés: Jean Defranceschi, directeur de recherches au CNRS; Noël PINZUTI, ancien directeur des Archives de Corse; Alain Gauthier, professeur.

Leurs contributions sont désormais présentées avec une abondante illustration dans la présente brochure. Je souhaite qu'elle permette de poursuivre la réflexion engagée le 27 avril et qu'elle aide ceux qui veulent découvrir ce lieu à bien le visiter