Chargement...
Chargement...

Dans les pas de Kerouac

Publié le 23/05/2012
Il aurait fêté ses 90 ans le 22 mars dernier. Entre l'adaptation cinématographique de son roman cultissime qui est en compétition au Festival de Cannes et l'exposition inédite du fameux rouleau original de Sur la route au Musée des Lettres et Manuscrits de Paris, Jack Kerouac est incontestablement à l'honneur cette année. Coup de projecteur sur une icône majeure de la Beat Generation
S'il y en a bien un qui aura brûlé la chandelle par les deux bouts, c'est Jack Kerouac ! Drogue, sexe, alcool et littérature, tels sont les mots clés qui lui sont généralement associés. Et pourtant, il s'en est fallu de peu pour que son nom soit indissociable des Lettres américaines et non de l'histoire du football américain. En effet, grand passionné de sport, le jeune Jack Kerouac, dont le nom n'est pas sans trahir de lointaines origines bretonnes, avait tout pour devenir footballer professionnel. Mais la tentation de la littérature, et surtout de la débauche, l'a emporté. Poussé par sa grande curiosité et un certain mal de vivre, Kerouac a cherché très tôt à multiplier les expériences. C'est ainsi qu'il a eu des relations homosexuelles et a eu souvent recours à des stupéfiants.

De sa rencontre avec Allen Ginsberg, Lucien Carr et une poignée d'autres écrivains pacifistes, hédonistes et anti-conformistes est né le fameux mouvement de la Beat Generation. Rejoints par la suite par William S. Burroughs, ces jeunes cerveaux en pleine ébullition avaient en commun un fort goût pour la liberté, de telle sorte qu'ils ont préfiguré la quête de libéralisme qui a explosé au cours des années 1960.

En ce qui concerne la littérature à proprement parler, Kerouac a défini sa méthode d'écriture comme de la « prose spontanée ». Il tapait à la machine d'une traite, au rythme du jazz qui berçait ses oreilles, sans s'autoriser à s'arrêter pour trouver le mot juste. C'est de cette manière assez proche du mouvement surréaliste qu'il a conçu ce qui allait devenir non seulement l'un de ses plus grands romans, mais surtout le manifeste de la Beat Generation : Sur la route. Écrit sur un seul et même rouleau de 36 mètres de long quand ses contemporains noircissaient des feuilles volantes, ce texte retrace les aventures de son double, Sal Paradise, à travers le pays. Ce roman, qui fait incontestablement partie du patrimoine littéraire mondial, s'impose comme une ode à l'aventure, aux grands espaces et à la découverte de l'Ouest. Alors que Francis Ford Coppola possédait les droits d'adaptation cinématographique de ce chef-d'œuvre depuis 1968, il aura fallu attendre presque un demi-siècle pour le voir enfin à l'écran grâce au travail du réalisateur brésilien Walter Salles. Mais cette année n'est-elle pas l'occasion d'aller plus loin et de découvrir des textes un peu moins connus du King of the Beats ? Tel est le parti pris par les éditions Gallimard, qui publient par exemple deux textes inédits : un roman écrit de concert par Kerouac et Burroughs intitulé Et les hippopotames ont bouilli vifs dans leur piscine, et une pièce de théâtre intitulée de façon très originale… Beat Generation.

Il ressort de tout cela qu'entre la prose, la poésie, le théâtre et la correspondance de Kerouac, les écrits des autres membres de la Beat Generation et les nombreux ouvrages traitant de ce célèbre mouvement, les plus motivés d'entre vous trouveront largement de quoi satisfaire leur curiosité. En avant route !


Photographie : ©Jack Kerouac Alley by Beatrice Murch



En bonus, pour mollat.com, Jean-François Duval vous présente son ouvrage Kerouac et la beat generation, une enquête, publié aux éditions PUF :





Signé Jack Kerouac…

Les autres membres de la Beat Generation

Ils ont parlé d'eux…