Théo Apothéoz est un jeune homme comme les autres : il va à l’école, à des hobbies, est amoureux… La seule chose qui ne lui convient pas, c'est son nom de famille. En effet, le fait de porter le nom d’Apothéoz ne semble apporté que malheur : le grand-père suite à une gaffe en direct a fini amorphe dans une maison de repos, le père ayant repris une boulangerie tua le maire en lui faisant goûter la nouvelle spécialité maison…
Sur de n’être qu’une malédiction pour sa famille et lui même, Théo décide depuis ses 18 ans de ne s’engager sur rien de sérieux : il ne vit que de petits boulots, vit encore chez son père et n’a jusqu’alors jamais entamé de relation amoureuse notamment avec la jeune Camille dont notre héros est éperdument amoureux depuis sa jeunesse.
Et un drame n’arrivant pas seul, c’est au tour de son paternel de décéder de circonstances accidentelles (mais tout de même liées à l’alcool). Abattu et dépassé par les événements, Théo fait une pause et souffle un bon coup à la terrasse d’un café. Et comme le hasard peut au final bien faire les choses, il y fait la rencontre d’Antoine Pépin, un écrivain d’ouvrages de développement personnel à succès. Tentant le tout pour le tout, notre bon protagoniste poissard tente de savoir comment un écrivain ferait disparaître un corps pour se débarrasser de celui de son père… sans éveiller les soupçons de son voisin ayant acheté l’appartement en viager ! En résumé plus de père, plus d’appartement.
Et voici le point de départ des tribulations rocambolesques de nos deux héros qui par la suite partiront sur les routes aux trousses des regrets de Théo.
Aventure humaine sur les regrets, la filiation et la vie adulte, Théo Apothéoz est une pépite de roman graphique. La partie graphique est assurée par Dawid et grâce à lui l’ouvrage chatouille notre œil avec un trait dur et des couleurs douces et amères nous rappelant l’automne et la saison ou les renouvellements s’entame, et attire notre attention sur chacun des petits détails du décors mais aussi sur les réactions des personnages souvent très amusantes.
Scénaristiquement parlant, l’écrit de Julien Frey nous oriente vers un drame familiale avant de virer vers la tragi comédie avec option humour noir. Un tour de force de la part de l’auteur qui arrive, malgré la gravité des situations, à nous tirer un sourire, voire même de franches rires, lorsque nos protagonistes sont en face d’une situation qui les dépassent.
Les aventures de Théo sont également une belle occasion pour parler des regrets que nous pouvons exprimer dès notre enfance et qui nous hantent jusqu’au passage à la vie adulte.
Un joli coup de coeur inattendu, bienveillant, bon vivant, drôle et touchant !
« Je veux agir en ces temps où les gens sont si désemparés et si désorientés », écrit Käthe Kollwitz dans son Journal en 1922. Née en 1867, elle est déjà, à l’époque, l’une des artistes allemandes dominantes du XXe siècle. Connue pour son art dès 1900 et soumise plus tard à la répression du régime nazi, elle continue pourtant à dessiner, à graver et même à sculpter ou ériger des monuments jusqu’à sa mort en 1945.
En collaboration avec le Musée Käthe Kollwitz de Cologne, les éditions Martin Halleux lui consacrent une monographie riche et essentielle. L’ouvrage, très complet, vient mettre en lumière l’essentiel de la production picturale et sculpturale de l’artiste, ainsi que ses thématiques de prédilection : le deuil maternel, l’adieu ou encore la vie des classes ouvrières et leurs luttes. Il rend également compte de ses écrits, de ses prises de positions politiques, ainsi que des épisodes marquants de son existence dont certains, comme la mort de son fils Peter au front en 1914, sont à l’origine de créations majeures.
Parmi les nombreuses œuvres d'intérêt présentées on distingue notamment une très belle série d'autoportraits, mais aussi la reproduction de deux cycles gravés : Une révolte des tisserands, inspiré du premier soulèvement du prolétariat allemand (1844), celui des tisserands de Bielawa et de Pieszyceet, et Un cycle de guerre, illustrant la guerre des Paysans allemands ayant eu lieu entre 1524 et 1526.
Une magnifique publication qui ravira à la fois les connaisseurs ainsi que ceux et celles ayant à cœur de découvrir l'artiste !