Dans les comptes rendus d'audience, les entretiens, les portraits, l’avocat a longtemps été un homme.
Une poignée d’hommes, même, se partageant les plus gros dossiers criminels ou les affaires politiques ou financières les plus retentissantes.
A côté de chacun d’entre eux, il y a souvent une femme qui connaît le dossier comme eux, parfois peut-être mieux. Dans ce temps d’exposition publique du procès pénal, elle s’éclipsait autant qu’elle était éclipsée.
Le livre de l'avocate Julia Minkowski et la journaliste Lisa Vignoli se consacrent à neuf femmes pénalistes et aux procès de leur vie : Céline Lasek et l'affaire Bertrand Cantat, Cécile de Oliveira pour une affaire de matricide, Frédérique Pons et les procès Guy Georges, Frédérique Baulieu contre une justice bâclée, Caroline Toby face au Gang des barbares, Marie Dosé et l'affaire Edouard Louis, Rachel Lindon et le premier Ministre du Kosovo, Jacqueline Laffont et le dossier Charles Pasqua et enfin Corinne Dreyfus-Schmidt sur le front des violences policières,
L'occasion de raconter le sexisme qui sévit dans la profession. En effet, certains clichés ont la vie dure et la misogynie est un fléau que les femmes avocats subissent encore de plein fouet. Chacune témoigne à son tour, tout à la fois drôle et sans complaisance sur le cœur de leur métier.
Avocate de premier plan, Julia Minkowski est intervenue dans de nombreux procès, dont ceux très médiatisés de Nicolas Sarkozy, Thierry Herzog et Gilbert Azibert, mais aussi de Bernard Tapie, en décembre dernier. Elle mène une carrière riche et n'hésite pas à régulièrement transmettre son savoir.
Pour grossir les rangs des femmes au sein des avocats pénalistes.
La route nationale 106 sillonne la Calabre, à l'extrémité sud de la botte italienne. C'est la qu'est née la Ndrangheta, la mafia calabraise implantée sur les cinq continents et devenue l'une des organisations criminelles les plus influentes au monde.
Moins célèbre que la Cosa Nostra ou la Camorra, la Ndgrangheta a su rester discrète bien qu'elle ait tissé sa toile tout autour du globe.
Active de l’Amérique latine à l’Asie, en passant par l’Europe de l’Est et la Suisse, misant davantage sur la corruption généralisée que sur les assassinats spectaculaires, elle génère un chiffre d’affaires de 50 milliards d’euros par an, soit plus de 3% du PIB italien.
Guerre de clans au Canada, blanchiment d'argent à Hong-Kong, monopole du trafic de cocaïne en Europe, livraison record d'ecstasy dans le port de Melbourne .Chaque jour, la ’Ndrangheta fait l’objet de nouvelles enquêtes petites et grandes qui témoignent de son immense pouvoir.
Mais enquêter c'est aussi remonter à l'origine d'une organisation aux rites ancestraux qui peut tout à la fois vénérer une Madone en larmes et négocier des opérations financières de plusieurs millions d'euros.
Antonio Talia, journaliste d'investigation calabrais, a enquêté sur l'organisation criminelle à laquelle lui et les siens ont toujours eu affaire.
C 'est un reportage implacable où il décrit sa terre natale.
'Ndrangheta est une immersion dans la psyché mafieuse, la carte mentale et géographique d'une organisation dans laquelle, selon la formule de Roberto Saviano, « on n'entre que par le sang: celui qui coule dans nos veines ou celui que l'on fait couler ».
Comment, après la lutte active de l’Etat italien contre la Cosa Nostra, la Ndrangheta calabraise est-elle devenue la mafia la plus puissante d’Italie, et peut-être du monde ?
Comment s’est-elle transformée et adaptée ces dernières années ?
Alors que les réseaux mafieux sont aujourd’hui largement internationalisés, quelles leçons tirer, à l’échelle européenne, voire mondiale, de la lutte antimafia menée par l’Italie?
Et aujourd’hui, en pleine crise sanitaire et sociale, comment est-ce que les mafias se servent de ce contexte pour accroître leur influence?