Voilà un livre qui vous emporte, vous captive ou vous entraîne (selon votre préférence) dans le petit monde très prisé des lieux communs. En compilant les principaux clichés littéraires, Hervé Laroche nous offre un dictionnaire pas comme les autres, empreint d’une ironie douce-amère, et dont le style sans concession vous fera à coup sûr sortir de votre zone de confort.
Dans cette réédition, revue et augmentée, vous retrouverez le meilleur du pire des phrases toutes faites, de ces expressions répétées inlassablement, page après page, et qui ont fini par dessiner un monde romanesque à part entière, avec sa collection d'objets inusuels, sa palette de sentiments extraordinaires et ses associations d'images hautes en couleurs.
Soyez donc les bienvenus dans cet univers alternatif où l’on « savoure » son jambon-beurre, où l’on « s’abîme dans ses pensées » à la moindre occasion, et où l’on « franchit un seuil » dès qu'on ouvre une porte.
Un vade-mecum très utile pour repérer nos tics d’écriture et nous donner l’envie de sortir de ces fameux sentiers battus, qui furent si souvent empruntés depuis que la littérature existe.
À ceux pour qui la grammaire n’évoque rien de plus qu’un ensemble de règles absconses et austères, ce petit récit propose d’embarquer pour un voyage surprenant à la découverte des richesses et des joies insoupçonnées de la linguistique. Amateur enthousiaste, collectionneur compulsif, Jean-Pierre Minaudier nous ouvre les portes de son étrange bibliothèque - presque exclusivement composée de livres de grammaire -, et nous partage sa passion communicative pour les langues insolites des quatre coins du monde.
On entre dans ce petit univers comme dans un cabinet de curiosité, pour y dénicher des perles rares et irrégulières, des fragments hétéroclites de cultures oubliées, qui laissent entrevoir de véritables trésors de civilisation tout en préservant leurs charmes et leurs mystères (un peu à la manière de la nouvelle Tlön, Uqbar, Orbis Tertius de Borges).
Vous y découvrirez des mots comme tuktusiuqatiqarumalauqpuq*, tenterez d’imaginer les nuances imperceptibles des 117 consonnes du !xoon, et délaisserez un temps les adjectifs pour privilégier les « impressifs », qui vous permettront de distinguer des phrases comme « il sauta hop » et « il sauta plouf » (ce qui n’a rien à voir).
Aux règles figées des grammaires académiques, aux théories savantes qui prétendent enclore la totalité des langues existantes dans une structure définitive, Jean-Pierre Minaudier préfère « la diversité radicale, la poétique et la féconde anarchie des langues réelles ». Car chacune d’elles, à travers ses métaphores, ses associations d’idées et ses détours alambiqués, façonne une manière de penser singulière, suggère une vision du monde originale, qui nous rend en quelque sorte « poètes malgré nous ».
La Poésie du gérondif n’est ni une leçon rébarbative, ni un divertissement futile, mais une véritable initiation à la beauté et la variété des horizons que nous ouvre le langage.
*« Il désira avoir un compagnon de chasse au caribou », en inuit.