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Sélection de livres

Notre choix en Photographie

Retrouvez les catalogues d'exposition et les monographies de grands photographes

La Technique Photo

Techniques Photographiques

La technique photographique en livres

Coups de cœur

Les souvenirs des autres

Mais que vient faire un célèbre photographe de guerre japonais connu pour sa couverture de la guerre du Vietnam, dans les violences urbaines que va connaître l'Irlande de 1960 à 1980 ?
Tout simplement trouver un refuge pour lui et sa famille . Il s'y installe en 1969 et ne va cesser de photographier les troubles jusqu'à sa mort en 1985.
La première chose qui surprend dans le travail d'Akihiko Okamura, c'est la richesse de sa palette de couleurs : les rouges profonds, les bleus délavés et les bruns ocres qui réaniment une époque turbulente si longtemps dépeinte uniquement en monochrome austère. La seconde est son style, qui tend vers l'observation tranquille plutôt que vers le reportage frénétique. Nous avons affaire à une nouvelle méthode de documentation du conflit qui se résumerait à des moments poétiques et éthérés de paix en temps de guerre.
Le photographe va rompre avec la tradition du photojournalisme, créant une série de natures mortes et d'abstractions. Leur palette douce et feutrée fonctionne en contrepoint de la situation violente dans laquelle elles ont été produites ; elles sont remarquablement en décalage avec les représentations photographiques conventionnelles, en noir et blanc, "héroïques", qui ont fini par définir cette période. Loin des photos habituelles montrant des voitures en feu, des visages en sang, Okamura capture des moments plus calmes, intimes et quasi-surréalistes qui révèlent son intérêt empathique pour les communautés qu'il a photographiées. Ce choix narratif intuitif est intimement lié à la profondeur de son attachement à l'Irlande et au peuple irlandais. La poésie qui émane de son travail n'est pas typique du photojournalisme où le sujet doit être central et évident. Ici, la violence passe à l'arrière-plan.
On sent le photographe attiré par les conséquences : des fleurs sur un trottoir taché de sang sous un drapeau noir flottant, deux jeunes filles endimanchées, portant des sacs à main, debout à côté d'un sanctuaire élaboré en l'honneur de l'un des premiers civils tués par des soldats britanniques dans une rue morne de Derry. Pour tous ceux qui ont vécu cette époque, ces photographies sont obsédantes par leur dureté et leur suggestion. Elles évoquent l'innocence perdue et préfigurent les temps plus sombres à venir.

Wild Rose - Gabrielle Duplantier

Troisième livre de la photographe Gabrielle Duplantier, édité par lamaindonne.
Après "Volta" et "Terres Basses", la photographe signe "Wild Rose" un livre sur son retour au sein de la maison familiale. On y rencontre les thèmes récurrents de la photographie de Gabrielle Duplantier que sont les "paysages habités", les "portraits allégoriques" et les "animaux messagers". Uniquement en noir et blanc, les photographies de "Wild Rose" dévoilent les choses essentielles retrouvées par la photographe en revenant dans cette maison : sa famille, ses amis, les animaux, la forêt, le lac... Ce lieu est devenu un véritable refuge pendant les confinements, un lieu auquel elle a redonné forme tentant de se reconstruire elle-même par-delà les ruptures.
Encore un très beau livre édité par lamaindonne avec Guillaume Geneste à la photogravure.

Morocco - Harry Gruyaert

Un éloge photographique du Maroc par Harry Gruyaert.
Ce troisième livre d'Harry Gruyaert sur le Maroc est un symbole de la fascination qu'exerce ce pays sur le photographe belge. Cette fascination est liée à "l'accord splendide entre les formes, les couleurs, les gestes quotidiens et la nature" qui marque profondément l'auteur. Après son premier déplacement au Maroc dans les années 1970, Harry Gruyaert y retournera plusieurs fois dans un désir de retrouver ce choc initial avec davantage d'intensité. Par son travail il montre aussi la diversité des vêtements, des couleurs, des coutumes et des réactions face à l'étranger de Marrakech à Fès, en passant par Essaouira et Erfoud. Cependant l'approche d'Harry Gruyaert n'est pas celle d'un reporter qui se tient à distance de son sujet avec la volonté de montrer toutes les particularités de celui-ci. Au contraire, au Maroc, il a appris à photographier proche des personnes qui l'entourent, souhaitant que "chaque photo ait sa [propre] force". Finalement l'auteur de ces sublimes photographies considère ce livre comme l'expression d'un ravissement à l'égard du Maroc. Un très beau travail édité par Textuel.

instants très simples - Claude Batho

Un très beau livre sur l'œuvre photographique magnifique de Claude Batho (1935-1981), édité par Contrejour.
Claude Batho rencontre la photographie très jeune dans le laboratoire improvisé de son père. Atteinte d'une maladie osseuse, elle utilisera cet art comme un moyen d'expression essentiel. Aujourd'hui Claude Batho est encore méconnue malgré l'importante rétrospective organisée en son hommage au Musée d'Art Moderne de Paris en 1982, un an après sa mort.
On pourrait analyser son oeuvre à travers une lecture féministe mais cette approche serait réductrice. Cependant, "les "non-sujets" que sont les courses, le ménage, la cuisine, la garde des enfants, traditionnellement peu dignes d'être photographiés, intéressent alors plusieurs autrices qui leur donnent une nouvelle visibilité et témoignent des expériences privées de bien des femmes."
Les années 1970 sont un tournant pour la photographie française puisque l'on voit à cette période la photographie s'affranchir de sa fonction exclusivement utilitaire. Claude Batho a façonné une œuvre intime et personnelle qui "dévoile le charme des choses simples et de la vie domestique". "Elle nous fait palper l'impalpable, ces moments fragiles par leur fugacité autant qu'éternels par leur répétition." Son acte photographique semble de manière très émouvante saisir ce qui bientôt ne lui appartiendra plus, ses deux filles, sa famille, sa maison et leurs objets. Les photographies de ce livre sont mises en page de manière chronologique. Nous voyons alors une ambiguïté de plus en plus présente qui oscille entre tendresse et terreur. "Ses photographies sont des cris silencieux."
Il faut ajouter que Claude Batho développait et tirait ses images elle-même. Elle n'aura pas vu les dernières images qu'elle a capturées et la dernière photographie de ce livre est le résultat de son dernier déclenchement.
Isabelle Nori et Coline Olsina ont effectué la conception graphique et la mise en page de ces "instants très simples", Coline Olsina a également écrit le texte.

"Mes photographies sont à la fois une conversation intérieure et le partage d'une émotion avec les autres. Elles doivent autant à l'intuition qu'à la réflexion. Ce sont des contradictions que l'expression photographique assume. J'aime révéler le temps qui passe sur les êtres, sur les choses ; je cherche à rendre sensible des instants très simples à en prolonger les silences." Claude Batho
 

La vie et l'oeuvre de Vivian Maier

Une étude brillante dans laquelle Ann Marks présente le fruit de ses recherches au sujet d'une photographe devenue emblématique

Viviane Dorothy Maier est une photographe américaine. Née en 1926 et morte en 2009, sa production compte environ 150 000 photographies en noir et blanc et en couleur. Toute sa vie durant, elle travaille sur de nombreux sujets et son travail comprend aussi bien des autoportraits que des photos de villes, d'architectures, de rues, mais aussi et surtout des portraits pris sur le vif de ceux et celles qui les habitent, les traversent ou les hantent. Passionnée par sa discipline mais malheureusement condamnée à l’anonymat de son vivant, sa production ne fut découverte et valorisée qu’après son décès, aux alentours de 2010. 

Cette étude exhaustive permet de retracer le parcours de vie de l’artiste, de son histoire familiale complexe et tragique à son travail de nourrice, en passant par ses débuts dans la photographie jusqu’à sa consécration posthume. Très bien documentée, elle donne accès à de nombreuses photos d'archives inédites et offre une vision détaillée de ce qui caractérisait le travail de Vivian.  L’auteure s’attache également à évoquer certaines zones d’ombres de l’histoire de cette dernière, comme le destin de son grand-frère Carl ou celui de sa mère, Marie, des aspects qui n'avaient pas réellement été traités jusqu’alors dans les documentaires et travaux consacrés à la photographe.

Le Flou : une histoire photographique

C'est l'histoire passionnante d'un accident ou d'un procédé photographique : le flou. Une histoire tout en paradoxe où le flou apparaît soit comme une voie d'accès à un plus grand réalisme soit comme un obstacle à l'apparition d'une impression de réel.
Le flou est à l'origine un terme associé à la peinture. Le mot apparaît au XVIIe siècle comme une technique destinée à faire disparaître les traces de pinceau sur la toile afin d'accentuer une impression de réalisme. Lors de l'invention de la photographie le flou sera considéré, au contraire, comme un obstacle à une netteté photographique désirée. Peu à peu le progrès de la technique photographique va gommer ce flou mais paradoxalement la transparence, la netteté va paraître froide, trop technique. Ainsi le mouvement pictorialiste (1890-1914) va se servir du flou pour obtenir un effet pictural et consacrer la photographie comme un art à part entière et non un simple procédé de reproduction de la réalité. Les avant-gardes au XXème siècle vont également l'utiliser comme un des emblèmes de la modernité.
Ce livre, abondamment illustré, évoque ainsi tour à tour différentes types de flous qui racontent aussi une histoire de la photographie : Le flou scientifique, le flou de mouvement, le flou amateur, le flou commercial qui irradie autour des portraits de stars, par exemple, le flou expérimental, celui des avant-gardes jusqu'au flou de la photographie contemporaine. 
Un ouvrage essentiel qui ravira tous les curieux de l'art photographique.

Oreille coupée de Julien Coquentin

Julien Coquentin questionne notre rapport au loup, à l’animal sauvage, et par extension au sauvage dans son ensemble. Les notions de frontière, d’agriculture, de mémoire, d’écologie et d'imaginaire sont aussi interrogées.

Le livre est structuré par une alternance de photos en couleur imprimées sur papier blanc, de textes issus d’archives, de retranscriptions d’entretiens oraux, d’écrits du photographe et d’autres photos, issues de vidéos, qu’il scanne à partir de cyanotype.
Le travail de Julien Coquentin est davantage tourné vers l’envie d’éprouver la présence du loup, d’en “déceler la trace” plutôt que de le voir.
Il met en lumière un certain nombre d’archives dont une lettre du Préfet de l’Aveyron adressée aux différents Maires du département datant de 1807. Dans cette lettre est indiquée comment empoisonner loups, renards, fouines à l’aide d’un poison : la noix vomique. Il y a une autre archive portant le nom de “RAGE”qui date de 1851. La rage était transmise par morsure de chiens dans la majorité des cas et parfois de loups, même si de nos jours la France est indemne de la rage, on peut comprendre en partie pourquoi le loup est resté dangereux dans l’imaginaire de beaucoup de personnes.
Le photographe échange également avec Nicolas Bidron qui s’est vu proposé, par l’Office Français de la Biodiversité, une mission visant à récolter des données sur le loup. En fin d’entretien Nicolas Bidron dit : “Placer l’homme de manière systématique au-dessus de l’animal ne me convient plus. Nous nous trompons de posture et de lutte. Nous appartenons à ce sauvage que nous combattons tant. Nous n’avons pas à le réguler pour notre propre organisation. Essayons plutôt de le comprendre et d’harmoniser la coexistence.”
Julien Coquentin signe un très beau livre édité par Lamaindonne.

L'atlas des régions naturelles : Volume 1

Ce sur quoi notre regard glisse par habitude lorsque nous nous engageons sur les routes de nos régions les plus reculées, Eric Tabuchi et Nelly Monnier y ont porté systématiquement leur œil photographique.
Ce sur quoi notre regard glisse par habitude lorsque nous nous engageons sur les routes de nos régions les plus reculées, Eric Tabuchi et Nelly Monnier y ont porté systématiquement leur œil photographique. Travail herculéen, ils ont sillonné les routes de France pour établir un « Atlas des régions naturelles. » Ce premier volume expose les formes architecturales et paysagères (maisons, granges, silos, usines, commerces…) de différentes régions telles que la Beauce, le Nivernais ou le Santerre, mais également des formes récurrentes insolites telles que les camouflages ou les piscines verticales. Un livre dont le format rappelle les vieux guides de la route et qui propose une documentation jubilatoire des architectures et des paysages de nos campagnes. Une œuvre photographique à suivre avec attention...

Manifeste pour une post-photographie - Joan Fontcuberta

Joan Fontcuberta nous offre une réflexion sur notre société et son devenir, à travers une analyse de notre rapport à l'image, et plus particulièrement à la relation que nous entretenons avec la photographie.
Selon Joan Fontcuberta, la post-photographie émerge avec l'apparition d'un nouvel ordre visuel. Caractérisé par une profusion et une importante disponibilité d'images immatérielles. La post-photographie désigne la photographie qui s'est adaptée à notre vie en ligne. Marquée par l'urgence, elle est révélatrice "d'une société qui perd la mémoire et qui gagne en interaction".
L'auteur tente de montrer comment fonctionne la création post-photographique. Il fait appel, pour y répondre, au rôle de l'artiste, à sa performance et à sa responsabilité. Il interroge également la fonction de l'image, la philosophie de l'art, ainsi que l'avenir de l'art, son expérience et sa politique. Joan Fontcuberta explique que la création post-photographique réside essentiellement dans "l'acte d'assignation de sens lorsque les images sont créées", ou de "déplacement de sens" lorsque l'on donne aux images une nouvelle vie. Ce phénomène de "déplacement de sens" est devenu très intense dans la mesure où nous "adoptons", aujourd'hui, très facilement de nouvelles images.

Ce texte nous donne la possibilité de "repenser la culture visuelle au sein d'un capitalisme esthétique dévoreur de signes, d'expériences, de mémoires et nous presse de réagir".

Dossiers

Les Rencontres de la photographie d'Arles 2024

Retrouvez un choix des catalogues d'expositions présentés aux rencontres de la photographie d'Arles 2024

William Klein (1928-2022)

Photographe visionnaire américain, décédé à l'âge de 96 ans, William Klein s'est illustré dans la photographie de mode et urbaine. Il aura réalisé des documentaires marquants ainsi que des films singuliers et laissera derrière lui des clichés qui resteront cultes !

Sabine Weiss : photographe humaniste

Digne représentante de l'école humaniste française en photographie, Sabine Weiss né en 1924 vient de disparaître. Elle fit l'objet d'une rétrospective aux dernières rencontre photographie d'Arles où s'illustrait sa sensibilité à capter la vie simple des gens et leur quotidien. Découvrez ou redéco...

Raymond Depardon

Photographe et cinéaste internationalement reconnu, Raymond Depardon est membre fondateur de l'agence Gamma et membre de l'agence Magnum. Il fut le témoin de nombreux éventements comme photographe-reporter, voyageant dans le monde entier. Du Vietnam au Biafra en passant par l'Algérie, les États-U...

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