Adrian Tomine nous fait rire de ses malheurs ! Cette compilation de moments gênants ou humiliants de sa carrière d’auteur de bandes dessinées underground est sans concession. Ces histoires oscillent entre interviews mêlées de troubles intestinaux, des dédicaces aux files vides, ses interactions avec des fans aux comportements inquiétants, sans oublier l’affaire des faux fauves du Festival d’Angoulême de 2016.
C’est avec sa maîtrise des histoires courtes, qui n’est plus à prouver, qu’il nous décrit de manière hilarante son évolution d’enfant geek et solitaire vers l’adulte socialement crispé qu’il est devenu. Il se fait passer pour un looser, puis un beautiful looser quand sa carrière décolle, mais il se présente aussi sous les traits d’un plagiaire de ses idoles telles que Daniel Clowes, il se ridiculise en tant que père, mari, ami et auteur.
Cependant, la narration chronologique de l’ouvrage et son format de carnet nous fait apprécier Adrian Tomine. On s’attache au personnage au fur et à mesure qu’il nous livre ses moments de solitude, puis nous rigolons de lui avec lui, avant de vouloir le rassurer, car il est très facile de s’identifier dans ces moments qu’on aurait préférer garder pour nous.
La Solitude du marathonien de la bande dessinée est un portrait fascinant d’un poids lourd de la bande dessinée américaine, mais aussi un récit où l’on peut s’identifier dans ses moments les plus mondains.
Un témoin amnésique, une star de la musique des années 80, une rançon totalement absurde, une miss météo étranglée... L'hilarante Anouk Ricard nous propose sa version du polar avec cette série d'enquêtes menées par le flegmatique Commissaire Toumi, un chien fumeur de pipe habillé d'un iconique imperméable, et son acolyte Stucky, un chat idiot qui idolâtre constamment son supérieur. Sous un vernis de naïveté, Anouk Ricard nous gâte de nouveau avec un humour déjanté et un univers absurde.
Au cours des quatre histoires de l'album (pré-publiées dans le Ferraille Illustré aux éditions Requins Martaux), Anouk Ricard met en scène des intrigues et des personnages haut en couleur. Le soucis du détail renforce le comique de cet univers grotesque en apparence mignon. Finalement, le point fort de cette bande dessinée n'est pas la solution aux affaires, car jamais rien ne se passe comme prévu, et que Stucky est tout simplement un compagnon stupide mais fidèle qui rend toute tâche plus compliquée et lourdingue. Là où Anouk Ricard fait fort, c'est dans la transformation de chaque case en un évènement comique et dans la résolution des affaires par des moyens absolument farfelus.
Véritable retournement des codes de la bande dessinée pour enfant et une réappropriation de policiers tels que les Hercule Poirot, Commissaire Toumi est un ouvrage qui transforme la naïveté et les mauvais jeux de mots en un moment de rigolade qui vaut son pesant de relecture.
Destiné aux adultes, Le Commissaire Toumi : le crime était presque pas fait plaira aussi aux enfants !