Dans une société retro-futuriste dystopique, le peuple est surveillé par l’entité nommée “les yeux doux”. Sorte de Big Brother, “les yeux doux” sont de grandes représentations de pin-up affichées à même les murs de la ville. Derrière les magnifiques yeux de ces femmes voluptueuses, une série de caméras observant les moindres faits et gestes des habitants.
Dans cette ville, de grandes disparités sont présentes. Beaucoup de citoyens travaillent dur pour joindre les deux bouts, alors que les puissants restent au sommet de leurs tours d’ivoir et observent la société s’effondrer peu à peu et tomber en désuétude sous la coupe des “yeux doux”.
C’est dans ce contexte peu reluisant que nous allons faire la connaissance de Annabelle, une magnifique jeune femme devant fuir dans les bas-fonds de la ville en compagnie de son frère devenu subitement invisible. Et d’un autre côté, Anatole, un opérateur caméra travaillant pour une grande société. Mais un beau jour, au pied du mur et affamée, Annabelle commet un vol aussitôt repéré par l’employé du moi : Anatole. Mais ce dernier tombe subitement amoureux de la belle et irra contre les règles établies pour faire libérer la jeune femme. S’en suivra une longue aventure ou les deux âmes en peine feront la connaissance d’un réseau de résistance vivant en marge de cette société quasi-dictatoriale. L’amour peut-il être possible quand tous nos gestes, toute notre vie et tous nos sentiments sont contrôlés et épiés par les magnifiques pin-up des “yeux doux” ?
Eric Corbeyran et Michel Colline nous offrent un voyage dans les méandres d’une société dystopique en mal d’échange et d’amour des plus plaisantes aussi bien scénaristiquement que visuellement. Sorte de reflet du 1984 de George Orwell, Les yeux doux nous plonge dans un quotidien peu enviable aux côtés de personnages attachants tous acteurs de leur vie. Annabelle et son frère sont forcés de prendre la fuite suite à une trajectoire de vie chaotique (licenciement, perte d’habitat, abus…) et Anatole se découvrant peu à peu une conscience en commençant à y voir clair dans le voile opaque que tisse les “yeux beaux” sur la société.
Graphiquement, Michel Colline offre une magnifique composition qui plaira aussi bien aux amateurs d’esthétique ancrée années 50, qu’à ceux frissonnant devant des univers de science-fiction originaux mais également à tout ceux qui aiment les dessins doux et charmeurs tel les pin-up scrutant le moindre de vos agissements.
En résumé, Les yeux doux est un très bon thriller mâtiné de comédie dramatique et romantique qui plaira pour sûr au plus grand nombre.
Selma vient tout juste de se séparer de son ancien compagnon. A 27 ans, elle vit dans le sud de la France et ne désespère pas forcément de rencontrer quelqu’un. Motivée par sa meilleure amie Lucille, elle décide de se prêter au jeu des applications de rencontre.
C’est ainsi qu’elle fait la rencontre de Erwan. Sur le papier, le jeune homme a tout pour plaire : son poste lui plait et est très avantageux, il est charismatique et a beaucoup de charme, sympathique… le gendre idéal comme le dit l’expression. Mais voilà, plus les rencontres s’enchaînent, plus les moments de bonheur se font rares. Piégée dans une spirale d'auto persuasion, Selma ne se rend pas forcément compte que Erwan est en réalité un homme à l’ego quelque peu démesuré, colérique et à l’attitude toxique pour le bien être de la jeune femme. C’est ainsi qu’une lente descente aux enfers va s’opérer coupant Selma du monde qu’elle aimait tant…
Première BD de Priscille De Rekeneire, Le cœur à contresens est un roman graphique important, subtilement écrit et mené. Avec l’histoire de Selma, l’autrice parvient à délivrer un message fort, celui de ne pas ignorer ou minimiser l’impact que peuvent avoir des gestes ou des mots dans une relation aux apparences idylliques. Se libérer d’une emprise pouvant être toxique c’est ce qui nous est raconté en quelque 250 pages. Le tout appuyé par un graphisme doux, tout en courbes et couleurs expressives.
Un petit tour de force nécessaire, juste et plus que jamais actuel !
Nous attendons la suite de l’œuvre de madame De Rekeneire avec grande impatience !
Margot et Abhaya sont demi-soeurs. Le père de Abhaya s’est remarié et la nouvelle petite famille habite en plein cœur de Bordeaux. Margot est une jeune fille intelligente et en avance à l’école, Abhaya est une ado comme les autres mais elle aimerait être plus gentille avec sa demi-sœur. Perdue dans ses rêveries, Margot trouve un jour dans une boîte à lire un vieux livre portant le titre de Bordelune. Ce dernier lui fait perdre la notion du temps et un beau jour elle, et sa belle soeur, sont transportées dans un univers miroir où habitent des créatures légendaires. C’est dans cette dimension que Abhaya arrive à invoquer un costume lui conférant des pouvoirs et l’aidant à défendre la petite Margot. Mais comment un livre à pu créer cette dimension miroir à la ville de Bordeaux et surtout, le Bordelune est-il lié à l’arrivée de ces créatures légendaires ?
Série prenant place dans la ville de Bordeaux, Bordelune est une série jeunesse pleine de promesses mêlant historique, fantastique, humour et mythologie pour le plaisir de tous. Les plus grands s’amuseront à reconnaître les différents quartiers représentés et les plus jeunes suivront avec grand plaisir les aventures fantastiques de Margot et Abhaya luttant contre des créatures voulant plus que tout entrer dans notre monde !