Yolande, après des études de psychologie, se refusa au travail ordinaire, et fit la rencontre de Gabriel Paris, artiste peintre et lithographe du Paris de Montmartre, dans la seconde moitié du XXe siècle. À partir de ce moment, elle décida de vivre comme elle le voulait, flânant des heures dans les rues en pente du quartier des artistes, écrivant ses pensées dans le fracas d'une vieille machine à écrire, publiant parfois. Et, dès que l'envie lui prenait, elle rentrait se blottir dans ce petit espace de vie de la rue Ordener, logis modeste qu'elle partageait avec Gabriel Paris, et qui était pour elle un nid d'amour, de repos et de joie. Mais la maladie emporta Gabriel Paris, et ravagée par sa perte, Yolande écrivit une lettre à la mort. Une lettre de haine et de colère envers celle qui lui a pris son amour.
Dans ce petit livre, Yolande Paris se permet de prendre le temps, quatre-vingts pages durant, de retracer les moments de vie qu'elle a partagés avec son compagnon, cette vie de bohème, toujours fauchés, la faim au ventre, mais dans une opulence créative et artistique permanente. Elle revient sur son rapport à la mort, et à sa vie avant, pendant, et après Gabriel. Un livre à la prose fulgurante, tantôt enragé tantôt solaire, qui nous fait entrer dans la plus totale intimité émotionnelle de l'autrice.