Après s'être attaquée aux questions du couple, de la maternité, de la filiation, de l’héritage et de la famille, Constance Debré revient avec un quatrième roman “Offenses”, un texte court et toujours aussi incisif qui interroge notre rapport aux expériences extrêmes de notre existence.
En racontant un fait divers terriblement banal (un jeune homme tue une octogénaire dans une banlieue proche de Paris), Constance Debré nous donne à voir ce que, d'habitude, nous feignons d'ignorer. Du crime, en passant par la mise en examen, et le procès final, elle décortique notre rapport à la morale, à la question du bien et du mal, aux notions de sacrifice et de salut, et nous oblige à comprendre ce qui peut bien pousser les hommes à agir de la sorte.
Avec ce Crime et Châtiment du XXIe siècle, Constance Debré nous oblige à nous poser la question : qui sommes-nous pour juger ?
Au commencement du roman, une séance de dédicaces qu’un homme interrompt en disant à Amandine Dhée qu’il a horreur du mot “autrice”, sans savoir comment réagir, celle-ci poursuit ses dédicaces. Un peu plus tard, en fin de soirée, elle revient sur ce moment avec les quelques personnes restantes, une femme lui dit qu’on ne lui a jamais reproché de s’appeler institutrice, une autre animatrice, et une autre thanatopractrice.
Découvrez ce roman composé de trois voix, celle de l’autrice, celle de Gabriele, la thanatopractrice, et celle de Vis ma vie de thanatopracteur, une émission présentée en 2007 par Flavie Flament. Au gré des différents échanges entre Gabriele et Amandine Dhée, entre l’autrice et ses enfants, amis, en période de confinement où la mort est comptée tous les jours : Sortir au jour est empreint de l'humour que nous connaissons à l’autrice, et que nous découvrons à Gabriele.
Un livre vivant, rythmé, drôle parfois, qui parle de la mort, beaucoup, des morts, toujours, de deuil et de douleurs, avec une curiosité, une volonté de transmettre, un respect qui nous laisse sans voix et qui nous fait sourire, aimer être vivant.
C 'est un génie visionnaire; il est parti de rien et a révolutionné l'informatique depuis son garage.
Vous avez entendu parler de cette histoire au sujet de Steve Jobs ainsi que de certains gourous de la Silicon Valley.
Pourtant, pour beaucoup cela relève du mythe ou du folklore.
Dans son essai, l'auteur décrypte de façon méthodique la fabrique des célébrités américaines, et particulièrement celle du fondateur d'Apple; il montre que cette storytelling décrit un entrepreneur marketé jusqu'à l'excès pour en faire un produit star.
Au fil des pages, nous changeons notre point d'observation et découvrons des manquements certains à ces belles histoires.
Steve Jobs peut passer ainsi de génie, à accapareur voire même exploiteur sans vergogne.
Si l'on en croit les biographies, les documentaires ou les biopics, ces entrepreneurs doivent leur génie à une enfance géniale et une certaine précocité; informations ou anecdotes le plus souvent invérifiables ou totalement romancées.
Dans le cas de Steve Jobs, il est souvent dépeint comme un marginal ayant grandi dans un milieu pauvre. En réalité, il est issu de la "middle class" californienne, imprégnée de nouvelles technologies (son père était technicien de haut niveau). Redéfinir l'histoire personnelle permet à l'entrepreneur de ne pas se définir comme un patron, mais comme un simple exploiteur de son propre génie, justifiant ainsi son pouvoir. Animés par une "vision" ils sont ainsi des artistes animés par la quête du bien pour l'humanité et non pas par la quête du profit et de l'argent.
Ainsi quand Bernie Sanders dit que Musk et Bezos possèdent plus de richesses que les 40% des américains les plus pauvres, Musk proclame mettre sa richesse au service de l'humanité et vouloir faire de l'Homme une espèce multiplanétaire. Il occulte ainsi les questions relatives au partage de la valeur et à l'exploitation.
Derrière l'image des ces grands groupes, on distingue donc une quête, celle de la rentabilité, de la délocalisation, de l'exploitation des sous-traitants, des conditions de travail.
L'ouvrage montre aussi que les récits romancés de ces grands leaders sont aussi là pour propager une certaine vision du monde; un vision utopique où l'homme serait mettre de son destin.
American dream is not dead