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Les éditions Sonatine fêtent leur 15 ans !

Retour sur nos coups de coeur polars de cette maison qui a su faire du “noir” dans tous ses états une signature à la fois élégante et populaire, reconnaissable entre toutes. 

Bernard Minier et Martin Servaz : duo incontournable du t...

Rendez-vous le 15 juin à 18h à la Station Ausone pour rencontrer Bernard Minier !

Quais du polar 2023 !

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Espion, es-tu là ?

L'espion parfait se doit d'être invisible, de passer inaperçu en toutes circonstances, d'agir dans l'ombre au service de l'Etat...

Coups de coeur

Devant Dieu et les hommes

Paul Colize aime construire ses intrigues contemporaines à partir d’un drame historique qui a meurtri la société et ému le journaliste qu’il a été.
 Dans son dixième roman “Devant Dieu et les hommes”, il convoque un terrible événement qui s’est déroulé en Belgique près de Charleroi : “le 8 août 1956 restera dans nos mémoires comme un jour qui a marqué l’histoire de notre pays d’une de ses pages les plus tragiques”. Au Bois du Cazier, l’effondrement et l’incendie de la mine ont coûté la vie ce jour-là à deux cent soixante-deux hommes.

Deux ans plus tard, deux survivants Donato Renzini et Francesco Ercoli, sont jugés coupables d’avoir profité de l’éboulement pour assassiner leur odieux contremaître, détesté de tous.

Pour suivre les trois jours du procès de Marcinelle, Paul Colize crée le personnage d’une jeune journaliste du “Soir”, Catherine Lézin, dont le regard neuf et idéaliste va se confronter à la brutale réalité de l’époque. Non seulement le racisme ambiant accuse les deux mineurs d’origine italienne, mais Catherine va se retrouver également humiliée en tant que seule femme journaliste jetée dans une arène misogyne impitoyable. Et malgré elle, c’est un autre passé autrement douloureux qui va se rappeler à elle, quand Catherine s’appelait Katarzyna Leszcynska, et a troqué son identité polonaise pour un nom sonnant français. Émue par le sort des inculpés, immigrés et bannis comme elle, elle va aussi se passionner pour l’affaire et se découvrir des ressources insoupçonnées…

Autour d’elle, ses confrères tout comme les douze jurés de la salle d’audience sont des hommes, ce qui lui fait penser à l’excellent film “Douze hommes en colère” sorti au cinéma l’année passée, ainsi qu’à “En cas de malheur” avec la scandaleuse Brigitte Bardot, allusion discrète au maître belge des romans policiers. Entre Georges Simenon et John Grisham (connu pour ses thrillers judiciaires), Paul Colize semble nous tendre un miroir pour défendre de condamner un être humain, et redonner parole et dignité à toutes les victimes, offrant ainsi un polar aussi intense que bouleversant.

Personne ne meurt à Longyearbyen

Partez pour Longyearbyen, ville la plus au nord du monde, dans ce polar glacial !
Personne ne meurt à Longyearbyen est le troisième roman policier commis par Morgan Audic, après Trop de morts au pays des merveilles (2016) et surtout De bonnes raisons de mourir (2019), à l'intrigue remarquable et très remarquée (par les librairies et la critique) qui mettait en scène la zone interdite de Tchernobyl. 

Longyearbyen ? s'est interrogée votre libraire qui, après une enquête géographique, a découvert sur la carte qu'il s'agissait de la ville la plus au nord du monde, située dans l’archipel norvégien du Svalbard, en mer de Barents et dans l’océan Arctique. Direction donc : le grand froid !

Lottie Sandvik, flic à la police du Svalbard, est appelée pour constater un accident sur la banquise : une attaque d’ours. La selle de la motoneige a été complètement lacérée, l’ours était en train de “bouffer le cadavre” quand deux gardiens russes de Pyramiden - la ville minière voisine - arrivés par hasard sur les lieux, ont activé une balise de secours pour donner l’alerte. La victime est une jeune femme, rapidement identifiée grâce à la plaque minéralogique, Agneta Sorensen, 26 ans, étudiante en biologie arctique. Apparemment, elle se trouvait là afin de faire des prélèvements sur un cachalot échoué, au mépris des règles de sécurité les plus élémentaires dans la région - aucun fusil à ses côtés, ce qui surprend les enquêteurs… 

Dans le même temps, à la morgue de l’hôpital de Tromson, sur les îles Lofoten, un homme (Niels Madsen) demande à voir le corps d’Asa Hagen. Elle s’est noyée, l’enquête a conclu à un suicide. Il n'y croit pas. Il l’a aimée, autrefois, ils se sont connus quand tous deux étaient reporters de guerre, il est venu pour comprendre ce qui a pu se passer. Il va mener son enquête, apprendre qu’elle avait changé de vie, qu'elle sortait d'un divorce, qu'elle travaillait sur des échouages de mammifères, pratiquant des nécropsies : “Une des bêtes qu’elle a examinées était mutilée. Ça l'a rendue dingue. Des coups de couteaux, des morceaux découpés. Des trucs dégueulasses. est-ce que ça avait été ça, le déclencheur ? La saloperie de trop qui l’avait conduite au bord du gouffre ?”. Faisait-elle une dépression ?

Le livre est écrit en chapitres alternés, et le lecteur averti de roman policier se doute bien que les deux histoires vont finir par se rejoindre... mais par quelles intersections ? Morgan Audic est malin, et le suspense, efficace et rythmé, a tenu votre libraire en haleine, ainsi que le contexte, passionnant : la vie des habitants, la rudesse du quotidien, la pêche à la baleine, les conflits politiques de la région, en particulier les antagonismes Russes/Norvégiens, d’autant plus accentués depuis la guerre en Ukraine. Dépaysement garanti !

Victor del Arbol - Le fils du père

Un voyage magistral dans le temps, à la recherche des racines d'une malédiction familiale confrontant l'histoire intime à l'Histoire en marche...
Dès la première page, l'assassin est connu : Diego Martin avoue avoir tué Martin Pearce. Le suspense du septième polar de Victor del Arbol va alors consister à dévoiler le mobile de ce meurtre de sang-froid…

Alors que sa situation personnelle et professionnelle laisse croire à une entière réussite (Diego est un professeur réputé de littérature, marié depuis de nombreuses années avec Rebeca), le lecteur sait bien que ce n'est qu'une illusion, tant il tient à cacher l'histoire de sa famille qui, selon lui, est à l’origine de son passage à l’acte. Un récit tragique qui se rappelle douloureusement à lui lorsqu'il apprend que son père vient de décéder après vingt ans d’absences/ de rupture de relations/liens. Diego le déteste tellement que ce père n'aura pas de prénom, secret tenu jusqu’au dernier mot du roman comme une délivrance finale. Malgré la haine, la mémoire se met en marche et raconte trois générations (Diego, son père et son grand-père Simon) pour rendre compte d'un passé qui ne passe pas, de vengeances transmises de pères en fils mais qui témoignent aussi d’un déchirant besoin d’amour et de paix.

Comme les inoubliables “La tristesse du samouraï” et “Toutes les vagues de l’océan”, lire “Le fils du père”, c'est se plonger dans les tréfonds de l'âme humaine, à la recherche des secrets, mensonges et non-dits qui transforment les victimes en bourreaux, répétant le même cycle de violences. Ce roman noir interroge la possibilité de rompre la chaîne fatale : lire jusqu’à l’obsession les philosophes et les écrivains reste alors pour Diego le seul refuge “car c’était un endroit où le Mal ne pouvait m’atteindre”. Même si “tout ne peut pas être expliqué, et encore moins compris”, écrire devient la seule boussole vitale, donnant un possible sens au chaos du monde.

Okavango

Venez rencontrer Caryl Férey à la librairie, le mercredi 20 septembre à 18h, rendez-vous à la station Ausone !
Un nouveau livre de Caryl Férey est toujours un événement !

Après la Nouvelle-Zélande (Haka et Utu), l'Afrique du Sud (Zulu), l'Argentine (Mapuche), le Chili (Condor), la Colombie (Paz), la Sibérie (Lëd), Okavango, du nom du fleuve qui coule en Namibie, vous fera voyager au coeur des paysages africains, dans les réserves d'animaux sauvages, proies de toutes les convoitises de braconnage... Dès les premières pages, le lecteur se retrouve embarqué dans la réserve de Wild Bunch, où un pisteur relève des traces de rhinocéros. Une tempête de sable se lève, l'homme désorienté prend peur, et le lecteur sent monter la tension. Quelques pages plus loin, son cadavre gît au sol "les yeux encore ouverts, le dos tailladé sous son tee-shirt, et des blessures profondes dont le sang commençait à coaguler malgré le travail acharné des fourmis".

Tout l'art de Ferey est là, nous mettre en totale empathie avec ses personnages. Mais ce n'est pas la tornade qui a tué le pisteur, ni même un fauve, on est bien sur une scène de crime. L'enquête débute et sera retorse et cruelle - cela ne surprendra pas le lecteur familier de l'univers de l'écrivain : jusqu'au bout et sans pitié ! On fait successivement la connaissance de John Latham, propriétaire de la réserve, à la personnalité singulière, et de son intendant, N/Kon, sa jeune et attachante nièce Priti, tous deux issus du peuple San, de Rainer du PLessis dit "Le Scorpion", braconnier sans état d'âme, et du trio de rangers de la KaZa, chargés de préserver la faune, composé de Solanah Betwase, de son mari le colonel et du jeune coéquipier Seth Shikongo.

Sur fond de trafic d'animaux (ivoire des éléphants, cornes des rhinocéros) et au-delà de l'intrigue, l'auteur signe un vibrant plaidoyer pour le vivant qui a ému votre libraire, qui ne regardera plus jamais une girafe de la même façon. Les fauves ne sont pas ceux que l'on croit.





Le chant des innocents

La rentrée des polars commence avec les éditions Gallmeister et le nouveau roman de Piergiorgio Pulixi !
Vito Strega est un brillant criminologue, le meilleur dans son domaine. Mais suite à la mort suspecte d’un collègue, il est suspendu de la police. Pourtant, quand une série de crimes extrêmement violents sont commis par des adolescents, il n’hésite pas une seconde à répondre à l’appel de sa collègue et à lui apporter son aide, officieusement. Vito comprend rapidement que tous ces crimes sont liés et que ces adolescents sont unis par un secret… Il se lance alors à corps perdu dans cette affaire pour empêcher d’autres morts mais aussi dans l’espoir d’oublier ses problèmes personnels. 

Nous avions fait la connaissance de Vito Strega, criminologue au charme envoûtant, dans le deuxième tome des aventures de Mara Rais et Eva Croce, “L’Illusion du mal”, paru en 2022.

Dans “Le chant des innocents”, l’auteur remonte quelques années en arrière pour nous permettre de faire connaissance avec ce personnage si intriguant et de mieux le comprendre. Les chapitres courts s’enchaînent et les lecteurs n’ont pas le temps de reprendre leur souffle dans ce polar au rythme effréné. Encore une fois, Piergiorgio Pulixi nous touche en plein cœur !

La patience de l'immortelle

Une vraie et belle découverte !
Suite à l'assassinat de sa nièce, le commandant de la PJ de Nice ne peut mener cette enquête qui l'implique personnellement. Il fait alors appel à Ghjulia Boccanera, ancienne compagne et détective privée qui a bien connu la victime. En mémoire de celle-ci, Ghjulia surnommée "Diou" n'hésite pas à revenir en Corse, île de ses grands-parents et de son amour perdu.

Qui a pu s'en prendre à Letizia, jolie et brillante jeune femme devenue journaliste qui a reçu une balle de fusil de chasse dans la nuque avant que sa voiture soit retrouvée calcinée en plein maquis, certainement afin d'effacer toute trace ? Pour Diou qui connaît bien le mutisme local et les usages en vigueur, ce mode opératoire ne ressemble pas à ce qui se pratique car "ici, quand on dessoude quelqu'un qui a mis son nez où il ne faut pas, on le fait au grand jour".

Derrière le "cliché de carte postale", Michèle Pedinielli nous mène de fausses pistes en vrais indices vers une réalité des plus cachées sur l'île de beauté, dévoilée à la dernière page..

 Succombez à coup sûr au charme de cette enquêtrice d'une cinquantaine d'années, têtue, insomniaque, au cœur d'or et à la répartie savoureuse, y compris avec elle-même.

"La patience de l'immortelle" allie suspense, émotions et humour et nous attache à une héroïne irrésistible qui donne envie de se plonger dans les autres romans de la série. 

Le silence des agneaux

Qui ne connaît pas Hannibal Lecter, le plus célèbre des tueurs ?
Clarice Starling, étudiante brillante à Quantico, est envoyée à l’hôpital psychiatrique de Baltimore dans le but d’établir le profil psychologique d’un prisonnier, le Dr Hannibal Lecter. Cette rencontre est extrêmement importante pour le FBI qui espère obtenir l’aide du docteur pour arrêter “Buffalo Bill”, un tueur qui assassine et écorche des femmes pour récupérer leur peau.

Condamné à la perpétuité pour des meurtres particulièrement sordides et des actes de cannibalisme, Hannibal s’ennuie et c’est avec un plaisir sadique qu’il va accueillir la jeune Starling. Si Clarice veut avoir des informations de la part de Lecter, elle va devoir elle aussi se livrer et parler de ses angoisses et de ses peurs.

En 1981 Thomas Harris publie “Dragon Rouge” et le monde découvre le docteur Hannibal Lecter. Ancien psychiatre, sociopathe raffiné et doté d’une immense culture générale, le personnage fascine tout en horrifiant. C’est en 1988 avec le deuxième tome de la saga “Le silence des agneaux” que Thomas Harris et Hannibal Lecter s’installent définitivement dans le milieu du polar. Avec l’adaptation cinématographique en 1991, la saga devient culte et Anthony Hopkins donne vie au personnage pour toujours.

Vidocq et l'énigme du temple

Un polar historique parfait pour l'été !
Après avoir fait enquêter Edgar Allan Poe dans “Un oeil bleu pâle”, Louis Bayard fait revivre le légendaire détective Vidocq, un bandit repenti du XVIIIe siècle qui a inspiré les plus grands auteurs (comme Balzac) et réalisateurs (comme Jean-François Richet, interprété par Vincent Cassel).

Si le ton est plutôt léger dans ce thriller déjanté, et donc parfait pour l’été, l’enquête, elle, n’en n’est pas moins sérieuse ! Presque trente années ont passées depuis la Révolution, mais Vidocq et l’ordinaire Dr Carpentier, entraîné bien malgré lui dans cette affaire après avoir été soupçonné du meurtre d’un inconnu, vont former un duo rocambolesque. L’objectif ne sera pas des moindres : retrouver Louis XVII, le jeune Dauphin déchu pendant la Révolution, si et seulement si celui-ci a survécu à son séjour au Temple, la terrible prison révolutionnaire dont nul ne sortait vivant aux heures les plus noires de la Terreur…

Vous vous en douterez, les destins vont se mêler et se démêler, mais Louis Bayard jongle aisément entre faits historiques et mise en récit pour nous livrer un polar documenté mais sensible. En effet, ce thriller est parfait pour les férus d’histoire : bien loin des grands récits révolutionnaires, les personnages que vous rencontrerez tout au long de l'intrigue révéleront un autre regard sur la Grande Histoire en vous faisant découvrir la Petite ! Car entre la Révolution, Napoléon Ier et la Restauration, le cœur des Français balance, de même que leurs idéaux qui se retournent parfois au rythme des événements politiques !

Nous adorons le nouveau polar historique de Louis Bayard, qui revient après “Un oeil bleu pâle”, adapté en film avec dans les rôles principaux Charlotte Gainsbourg et Christian Bale !

Dette de sang

Si vous êtes fan de Caryl Férey, de Jane Harper, ou encore de Deon Meyer, ce premier thriller du néo-zélandais Michael Bennett est sans aucun doute pour vous !
Ce nouveau venu dans l'univers du polar possède les mêmes qualités que ses prestigieux aînés : une intrigue solide, des personnages bien charpentés, une plume trempée dans l'encre noire, et le goût d'une autre culture. Deon Meyer l'encense à juste titre, sur le bandeau apposé par l'éditeur, en deux phrases qui font saliver : "Soigneusement conçu, magnifiquement écrit, intelligent et perspicace. Un roman policier de classe mondiale".

Nous allons faire la connaissance d'un trio de flics atypiques : Hana Westerman, inspectrice maorie de la police d'Auckland, qui fait la paire avec un jeune coéquipier, Stan, vif et intelligent et leur supérieur Jay Hamilton, qui n'est autre que l'ex d'Hana (ils ont eu une fille ensemble et ne sont pas toujours d'accord sur son éducation). Alors qu'elle assiste au procès d'un violeur qu'elle a arrêté, Hana reçoit une curieuse vidéo anonyme sur son portable. Quelqu'un a filmé un ancien immeuble désaffecté Le Palace, squatté par les toxicos et les sans-abris. Cela éveille de suite son intérêt et son instinct de flic.

Après une fouille acharnée des lieux, une scène de crime cachée les saisit : "Les deux faisceaux s'arrêtent sur un corps pendu par le cou à une poutre. La dépouille oscille lentement. Un homme. Un peu moins de trente ans. Nu. La lumière dévoile ses bras.On lui a attaché les mains sur le torse. Une corde emprisonne également ses chevilles. Hana contemple la scène macabre." Hana dessine la scène, car elle voit mieux avec un crayon et du papier que sur les photos. C'est grâce à son oeil singulier qu'elle va découvrir un étrange motif dessiné avec du sang, la forme évoque l'image d'un tourbillon, l'enroulement d'un cyclone, la coquille d'un bernard-l'hermite - serait-ce la signature du tueur ? À partir de là, l'auteur déroule un scénario implacable et impeccable, qui a tenu votre libraire en haleine, et l'a rendu désormais incollable sur les traditions ancestrales maories !