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À fond les furyô !

Publié le 30/06/2025
Le terme “Furyô” pourrait se définir par “voyou”, “lascar”, relatant une sorte de délinquance juvénile, en rébellion avec la société. Genre assez ancien, il revient au goût du jour depuis quelques années dans les parutions françaises ! Retour sur quelques titres iconiques.

Manga de "voyous", où les bagarres peuvent être légion, certes, mais avec des codes et de l'honneur, le manga furyô se déploie autour de valeurs essentielles : l'amitié et le respect.

Le manga furyô met souvent en scène des jeunes vivants dans des contextes pouvant être compliqués, en marge de la société, et trouvant dans des bandes un sentiment d’appartenance. 


Avec une action ancrée dans le lycée Suzuran, Crows (Kana, 2025) met en scène une guerre intestine entre plusieurs clans pour atteindre le sommet de l'établissement, jusqu'à ce que l'arrivée d'Harumichi Bôya vienne changer l'ordre établi…

La parution de Crows en 2025 aux éditions Kana marque l'arrivée d'un pilier du manga du genre ! Et si la parution de Worst dans les années 2000 en France par le même auteur avait connu un succès assez contrasté, force est de constater que le blason du manga furyô a été redoré et commence à prendre plus d'ampleur dans les parutions françaises !

En atteste la réédition récente d’un autre titre culte, Rokudenashi Blues (Pika, 2022 - paru chez J’ai lu dans les années 2000), où l’on suit un groupe de lycéen, notamment Taison Maeda, qui rêve de devenir un grand boxeur comme son idole Mike Tyson, non sans quelques embrouilles et bagarres sur le chemin…

Cheveux décolorés et banane bien apprêtée, veste iconique et Kawasaki 750 ronronnante, c’est aussi dans les années 2000 Young GTO arrive dans nos contrées mettant en scène les aventures du futur prof Eikichi Onizuka et de son duo de toujours avec qui il forme l’Onibaku combi, Ryuji Danma. Entre drague et guerre de territoires, Young GTO explore avec une énergie contagieuse le quotidien empreint de liberté, mais aussi de passages plus sombres et tragiques de cette jeunesse de la région de Shonan.

Des Bōsōzoku (clan de motards), on peut en retrouver dans le très bon Bakuon Retto (Kana, 2008), inspiré lui même de la jeunesse de l'auteur qui en a fait partie, et qui fait le choix d'un propos plus sérieux et terre-à-terre très prenant, dans sa plongée dans un monde violent, entre courses illégales et événements joyeux et dramatiques qui ont pu émailler son quotidien au sein des “Zéros”.

Dans une autre catégorie avec un twist temporel, c’est Tokyo revengers (Glénat, 2019) qui s’est démarqué ces dernières années, avec Takemichi, adulte de 26 ans téléporté dans ses années de jeunesse et son combat contre la tête du Tokyo Manjikai qui causera la mort d’un être cher à son époque.

Autre manga utilisant cette astuce de retour vers le passé dans un autre style, Nine Peaks (Ki-oon, 2024) décrit le quotidien de Gaku, bagarreur de 16 ans, en froid avec son paternel, persuadé de sa faiblesse. Lors de l’enterrement de celui-ci suite à un accident, il va être surpris par la pléthore de monde venu rendre un dernier hommage émouvant, et va se retrouver par un concours de circonstance être renvoyé à l’époque de la jeunesse de son père, lui-même racaille évoluant dans une ville gangrénée par la violence… Ce duo atypique va alors sortir les poings afin d’endiguer le chaos et de développer leur relation père-fils par la même occasion.

On peut noter encore Racailles d'un autre monde en mode isekai (Ki-oon, 2021), le très bon Out (Meian, 2024), Wind Breaker (Pika, 2023) encore récemment, ou Takeki Ryuusei du maître Tetsuro Hara (Hokuto no Ken), sans oublier quelques titres du passé qui ne sont plus édités actuellement, mais qui ont permis de paver la reconnaissance du genre dans l’Hexagone (Worst, Gangking, Clover…).


Extravagant ou sérieux, le manga furyô ne manque jamais de toucher au plus proche des émotions, et chaque fin de série marque avec un sentiment proche de la nostalgie, la fin des tribulations d’une bande d'amis.

À fond les furyô !