Sa première œuvre, « Les Mamelles de Tirésias », nous informe déjà sur les affinités du compositeur avec la voix et les instruments à vents. Apollinaire (Le Bestiaire) et Louise De Vilmorin (Fiançailles pour rire) lui fourniront matière à de très belles mélodies et la petite forme restera toute sa vie sa priorité. Considéré à l'époque comme un musicien d'avant-garde (son amitié avec Stravinsky, ses participations en tant qu'auditeur aux concerts du Domaine Musical de Pierre Boulez nous le font penser) il imagine des œuvres importantes comme le concerto pour deux pianos en ré mineur qui nous offre plutôt des intonations mozartiennes. Son emploi du clavecin dans le concerto champêtre est bien sûr un clin d'œil au passé.
À la mélancolie des dernières œuvres, « La voix humaine » (1959) se mêle une légèreté dans ses compositions de musiques de chambre, « Sonate pour hautbois et piano » (1962).
Poulenc est sans doute le plus authentiquement français des compositeurs du XXe siècle.
Au niveau discographique, EMI vient d'éditer une intégrale en 20 cd disposant d'enregistrements qui ont marqué leur époque sous la houlette des fidèles Georges Prêtre et Jacques Février. Superbe et pour une somme modique.
Pour une approche plus discrète, à noter le bel enregistrement du pianiste français Éric Le Sage chez Sony (Concertos et pièces pour piano) et un remarquable coffret de 5 cd sous la direction artistique d'Alexandre Tharaud où l'on croisera sonates, mélodies et bagatelles diverses (Naxos)
Évènement : L'opéra « Dialogues des Carmélites » au Grand Théâtre de Bordeaux du 08/02 au 16/02 2013
Dossier réalisé par Vincent Dourthe, disquaire et libraire