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Robert Crais

Publié le 19/01/2006
Etoile montante du polar, le romancier américain Robert Crais publie un nouvel opus, aussi beau que son LA Requiem.

Robert Crais est né en 1953 à Bâton Rouge, en Louisiane. Pour la petite histoire, on trouve dans sa famille des exploitants pétroliers et... des policiers ! Crais, lui, se contentera d'endosser le rôle de flic par l'intermédiaire de sa plume. Scénariste prolifique pour la télévision, il a sévi tant pour Deux flics à Miami que pour The Equalizer ou Hillstreet Blues, deux séries à succès. Il se lance dans l'écriture romanesque pour aborder des thèmes
qu'il ne peut développer à sa convenance pour le format audiovisuel.

Crais est connu pour sa série policière se déroulant à Los Angeles, basée sur un duo de personnages, Elvis Cole et Joe Pike, dont huit enquêtes sont traduites à ce jour dans l'ordre chronologique suivant :

- Prends garde au toréador , 1987 (Série Noire, épuisé)
- L'Ange traqué , 1989 (Seuil / Points Policier)
- Casting pour l'enfer , 1992 (Seuil / Points Policier)
- Meurtre à la sauce Cajun , 1995 (Seuil, épuisé)
- Indigo Blues , 1997 (Belfond / Pocket)
- L.A. Requiem , 1999 (Belfond / Pocket)
- Le Dernier détective , 2003 (Belfond / Pocket)
L'Homme sans passé, 2006 (Belfond)

Deux autres romans de Robert Crais sont disponibles en français :
- Un ange sans pitié , 2000 (Belfond / Pocket), où apparaît pour la première fois le personnage de Carol Starkey - nous y reviendrons...
- Otages de la peur , 2001 (Belfond / Pocket), un suspense sur fond de prise d'otages, brillamment adapté au cinéma en 2005 sous le titre Otage par Florent Siri, avec Bruce Willis dans le rôle principal.

 

Cole, Pike, Starkey

Elvis Cole :
Ancien du Viêt-Nam, Elvis Cole crée l'agence de détectives « Lumbago & Co », spécialisée dans la recherche des personnes disparues. Son prénom est un hommage déclaré de sa mère à Elvis Presley, le vrai, le King (pas à Costello, comme il le précise quelquefois). Elvis Cole n'hésite pas à déclarer qu'il est le plus grand détective du monde. Désinvolte et pince-sans-rire, on le prend pas toujours au sérieux (à tort). Il maîtrise les arts martiaux, est l'heureux propriétaire d'une Corvette décapotable, jaune Jamaïque, datant de 1966. Il vit une histoire d'amour avec Lucy Chenier, divorcée, mère du petit Ben. Il aime les gadgets : sur son bureau il a disposé deux figurines de Jiminy Cricket, et adore son horloge à l'effigie de Pinocchio, dont les yeux se déplacent de gauche à droite et de droite à gauche. Son apparente décontraction, pour ne pas dire insouciance, contraste avec ses compétences. Car question travail, Cole est un gars doué, intuitif, efficace et sérieux.
Son autoportrait, extrait de Prends garde au toréador : "J'ai trente-cinq ans et j'ai obtenu ma licence de détective privé il y a sept ans. L'Etat de Californie exige trois mille heures d'expérience avant de vous accorder une licence. J'ai passé tout ce temps avec un nommé George Feider. M. Feider était détective ici, à Los Angeles, depuis près de quarante ans. Avant, j'étais agent de sécurité, et avant encore, j'ai passé un certain temps à l'Armée. Je mesure environ 1,80 m, je pèse 85 kilos et j'ai un permis de port d'arme."
Il a pour partenaire le mystérieux Joe Pike...

Joe Pike :
Colosse mutique et inquiétant, Joe, à l'inverse de Cole, ne sourit jamais. Il ne montre d'ailleurs jamais rien et a pour habitude de dissimuler son regard sous des lunettes noires. Parlant de Pike, Cole constate : "Comparé à Pike, le sphinx est un moulin à paroles ". Ancien agent en uniforme au LAPD, il s'est fait renvoyer de la police de Los Angeles après avoir abattu son coéquipier (corrompu ?). Comme Cole, il a aussi fait la guerre du Viêtnam, c'est d'ailleurs là-bas qu'il s'est fait tatouer une impressionnante flèche rouge vif sur chaque deltoïde.

Dans Le Dernier Détective : "Quand les gens regardent Joe Pike, ce qu'ils voient en général, c'est l'ex-flic, l'ex-marine, les muscles, l'encre du tatouage, et la paire de lunettes noires qui barre un visage énigmatique. Pike a grandi aux confins d'un petit bourg et passé son enfance à se terrer dans les bois. Il se cachait de son père, qui adorait le frapper jusqu'au sang à coups de poing après s'être défoulé sur sa mère. Les marine n'ont pas peur des brutes alcooliques, et Pike s'engagea donc chez les marines. En voyant avec quelle déconcertante facilité il se mouvait dans la forêt et les sous-bois; ses supérieurs décidèrent de lui apprendre certaines choses. Pike avait fini par devenir le meilleur que j'aie jamais rencontré pour ces choses-là, et tout ça parce qu'il avait été autrefois un petit garçon terrorisé qui se cachait dans les bois. Quand on  est face à quelqu'un, on ne voit que ce qu'il vous donne à voir".

Les deux associés forment un duo lié par une amitié indéfectible.

Carol Starkey :
Ce personnage féminin rejoint le duo Cole et Pike dans leurs dernières aventures puisqu'on la trouve dans  Le dernier détective et L'homme sans passé. Auparavant, elle était apparue en solo dans Un ange sans pitié, où elle fait partie de la brigade de déminage de Los Angeles. Très marquée par le décès, sous ses yeux, de son ancien partenaire et amant (qui s'est tué en voulant désamorcer une bombe) elle noie sa culpabilité dans une surconsommation de gin - ce qui n'est pas sans lui causer quelques problèmes. Si Starkey et Cole commencent par s'affronter, leur relation va bientôt prendre un tour plus personnel...

Dans le dernier opus de Crais,  L'homme sans passé, le lecteur découvre les racines familiales d'Elvis Cole. Son enfance a été marquée par l'absence du père, ce qui reste une cicatrice indélébile de son histoire personnelle. Robert Crais nous livre ici peut-être son oeuvre la plus intime, en tout cas la plus introspective. L'on y voit un Elvis Cole meurtri, en proie au doute. Cet épisode alterne une enquête très rythmée - Elvis Cole va-t-il retrouver son père ? - et un livre sur le pardon, la construction de soi (pourra -t-il enfin tirer un trait sur son passé ?).


Bref un bon cru de l'auteur, suspense et émotions garantis !

 

Voir : Le site Web de Robert Crais

Bibliographie