Chargement...
Chargement...

Le quai de Wigan

Auteur : George Orwell


Un coup de coeur de Anthony G.

En immersion auprès des mineurs et des chômeurs du nord de l’Angleterre, George Orwell nourrit une réflexion des plus actuelles sur le socialisme, les rapports de classe et la société industrielle.
En descendant dans les mines comme on descendrait de l’échelle sociale, le célèbre écrivain britannique propose un récit du prolétariat au plus près du réel, sans idéalisation ni préjugés. Ce faisant, nous découvrons, avec force détails, de quoi est fait l’enfer du travail quotidien d’un mineur : pénombre, bruit assourdissant, suie, longs déplacements en rampant, dangers de mort… En somme : des efforts titanesques sont requis pour alimenter la machine. Ainsi, ce monde d’en bas est « l’incontournable pendant de notre monde d’en haut. Qu’il s’agisse de manger une glace, traverser l’Atlantique, cuire notre pain ou écrire un roman, pratiquement tout ce que nous faisons repose, directement ou indirectement, sur l’usage du charbon. »

Partant de ces observations très concrètes et du constat de la mécanisation du monde, Orwell met en question la notion de progrès. Et si celui-ci n’était qu’une illusion ? Perdons-nous en alimentation ce que nous gagnons en électricité ? Doit-on vraiment sacrifier nos intelligences et savoir-faire sur l’autel du confort ? Est-il acceptable que l’industrialisation transforme certains quartiers en « dédales de taudis et d’arrière-cuisines où des gens malades et vieillissants rampent et tournent en rond comme des cafards ? ». Autant de questions posées dès 1937 (date de parution de la première édition) et toujours d’actualité.

Ce côté visionnaire que l’on a souvent attribué à l’auteur de 1984, on le trouve également dans son analyse des rapports de classe. En s’attardant sur des éléments concrets tels les accents, les budgets hebdomadaires et les manières de table, celui-ci observe la réalité avec lucidité et prend de la distance vis-à-vis d’une certaine tendance au manichéisme de l’idéologie marxiste. Surtout, non sans disséquer ses propres contradictions et tiraillements, Orwell établit la thèse (aujourd’hui reprise par nombre de sociologues) de l'immuabilité de la classe. En dépit des évolutions de salaire, de ses sympathies voire de ses fantasmes, chacun appartient à sa classe d’origine et ne peut s’en extraire véritablement. Ainsi « toute opinion révolutionnaire tire une partie de sa force d’une conviction secrète que l’on ne peut rien changer »…

Avec Le quai de Wigan, George Orwell livre donc un modèle de journalisme narratif en même temps qu’une pensée politique on ne peut plus actuelle et visionnaire. Forcément brillant !
21,00 €
Chargement...
Livraison à partir de 0,01 €
-5 % Retrait en magasin avec la carte Mollat
en savoir plus

Résumé

Peu avant de prendre part à la guerre civile espagnole, Orwell effectue un reportage sur les conditions de vie des mineurs en Angleterre, notamment à Wigan. Il analyse les rapports entre le socialisme et le peuple, puis critique les préjugés de classe, les éléments de langage ou encore l'adoration pour la machine. ©Electre 2024

Le Quai de Wigan

« Il y a une réalité qu'il faut regarder en face : renoncer aux distinctions de classes revient à renoncer à une part de soi-même. Prenons mon cas particulier : je suis représentatif de la classe moyenne, et rien ne m'est plus facile que de proclamer mon désir d'abattre les barrières de classes. Or, presque tout ce que je pense et fais découle de ces distinctions sociales. Toutes mes valeurs - mes conceptions du bien, du mal, de l'agréable et du désagréable, du comique et du sérieux, du laid ou du beau - sont des valeurs de la classe moyenne. Mes goûts littéraires, culinaires et vestimentaires, mon sens de l'honneur, mes manières de table, mes tournures de phrase, mon accent et jusqu'à ma gestuelle propre, sont le produit d'une éducation particulière, d'un segment spécifique à mi-chemin de l'échelle sociale. Une fois que j'ai pris conscience de cela, je comprends qu'il ne sert à rien de taper amicalement dans le dos d'un prolétaire et de lui assurer qu'il vaut autant que moi. Si je veux établir avec lui un vrai contact, je dois déployer un effort auquel je ne suis certainement pas préparé. Car pour m'extraire du schéma d'oppression de classes, je dois faire abstraction non seulement de mon propre sentiment de supériorité, mais aussi de la plupart de mes autres penchants et préjugés. Je dois opérer une telle transformation sur moi-même qu'au bout du compte, j'en serais à peine reconnaissable. »

Contenus Mollat en relation

Sélections de livres

Chargement...

Sélections de livres

Chargement...

Sélections de livres

Chargement...

Sélections de livres

Chargement...

Sélections de livres

Chargement...

Sélections de livres

Chargement...

Dossiers

Chargement...

Fiche Technique

Paru le : 27/04/2022

Thématique : Economie générale

Auteur(s) : Auteur : George Orwell

Éditeur(s) : Flammarion

Collection(s) : Climats Littérature étrangère

Contributeur(s) : Traducteur : Clotilde Meyer - Traducteur : Isabelle Taudière - Préfacier : Jean-Laurent Cassely

Série(s) : Non précisé.

ISBN : 978-2-08-143548-3

EAN13 : 9782081435483

Reliure : Broché

Pages : 326

Hauteur: 21.0 cm / Largeur 14.0 cm


Épaisseur: 2.2 cm

Poids: 328 g