Un coup de coeur de Anthony G.
Si ce regard dans le rétroviseur permet de constater l'évolution de l'édition il permet aussi d'observer ce qu'est devenue l'Histoire. En revenant sur la légende Arthurienne, Pastoureau s'interroge sur la nature des sources scientifiques en même temps que sur la place de l'imaginaire dans la recherche. Distinguant les humanités des sciences dures, il déplore l'inculture qui progresse, une certaine obsession éditoriale pour le "grand public" ainsi qu'une fascination pour les modes médiatiques ayant tendance à détourner la recherche de sa vocation première.
À travers ces diverses réflexions et anecdotes, c'est surtout une personnalité qui se dessine sous les yeux du lecteur. Michel Pastoureau se dévoile comme un grand passionné et érudit mais aussi comme un grand timide qui ne sait pas dire non et s'exprime en public sans difficulté ni notes (une façon, selon lui, de respecter son auditoire). Personnage hors mode et historien majeur empruntant chemins de traverses, il nous raconte sobrement et simplement ses souvenirs, avec une touche de mélancolie et une pointe d'humour.
En nommant son dernier chapitre Les plaisirs de l'écriture, celui-ci nous tend la perche : Dernière visite chez le Roi Arthur est un véritable plaisir de lecture !